Une infirmière libérale détourne 800000 euros - L'Infirmière Libérale Magazine n° 247 du 01/04/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Libérale Magazine n° 247 du 01/04/2009

 

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SCANDALE > Alors que l'Assurance maladie informait début mars (cf. article précédent) avoir économisé 132 millions d'euros en détectant fraudes, fautes et abus en tout genre, l'affaire révélée par nos confrères de Nice Matin tombe à point nommé.

Moins d'une semaine après les annonces record en matière de détection des fraudes à l'Assurance maladie, une infirmière niçoise de 47 ans était mise en examen pour escroquerie et écrouée. Elle est soupçonnée d'avoir détourné quelque 800 000 euros au détriment de la Sécurité sociale entre 2007 et 2008. Un véritable record.

Sa technique semblait bien rodée : l'infirmière libérale refacturait à plusieurs reprises le même acte, en facturait certains qu'elle n'avait pas réalisés ou en surfacturait d'autres au tarif de nuit ou de week-end... « Son attitude était une forme de suicide professionnel et social », a toutefois confié son avocat, cité par le quotidien régional. L'infirmière aurait reconnu les faits au cours de sa garde à vue.

Le montant pourrait grimper

À la mi-janvier, Nice Matin avait déjà alerté sur la performance de la CPAM des Alpes-Maritimes en matière de détection des fraudes. Dans un article très détaillé, le directeur de cette caisse confiait avoir largement dépassé l'objectif annuel fixé par le ministère de la Santé grâce à de nouveaux outils informatiques et un service spécialisé. « On recherche [...] les professionnels en suractivité en multipliant le nombre d'actes déclarés par le temps imparti à chacun d'eux par la nomenclature », expliquait-il. Dans cet article, il était fait état de dossiers « toujours en enquête », dont l'un concernant « une infirmière pour un détournement présumé de 600 000 euros. À en croire le nombre d'actes déclarés, celle-ci aurait travaillé trente-six heures non-stop », révélaient nos confrères. On peut donc penser qu'il s'agit de cette fameuse infirmière, pour laquelle les 800 000 euros de détournement ne représenteraient en effet qu'une première estimation...

En théorie, les professionnels risquent, au-delà de l'opprobre lié à la garde à vue, une condamnation pour escroquerie susceptible de monter jusqu'à cinq ans de prison. Dressant un palmarès des fraudeurs à l'aide des chiffres fournis par la CPAM, le quotidien Nice Matin plaçait les infirmiers à la première place, loin devant les ambulanciers/taxis... Les assurées n'y occupaient quant à eux que la troisième position.