Après la loi, les attentes... - L'Infirmière Libérale Magazine n° 248 du 01/05/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Libérale Magazine n° 248 du 01/05/2009

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

ÉDUCATION > À Nantes, aux journées d'études sur l'ETP, les professionnels se sont félicités de son inscription dans le projet de loi HPST.

Peut-être est-ce le signe d'une reconnaissance désormais acquise, les deuxièmes journées d'étude sur l'éducation thérapeutique du patient (ETP), organisées à Nantes fin mars, se sont déroulées dans un lieu hautement solennel : l'hémicycle du Conseil régional des Pays-de-la-Loire. Reçus au coeur de cette institution qui, depuis une loi de 2004, a compétence en matière de prévention et d'éducation à la santé, 200 acteurs locaux, régionaux et nationaux de l'ETP ont pu lister les actes marquant une officialisation progressive de leur approche des soins depuis deux ans. L'inscription de l'ETP dans l'article 22 du projet de loi Hôpital, patient, santé et territoires, voté le 18 mars en première lecture par l'Assemblée nationale, et dans le Code de la Santé publiqueL'éducation thérapeutique du patient fait partie de la prise en charge du patient et de son parcours de soins »), n'a pas manqué d'alimenter les échanges.

Sa reconnaissance comme « nécessité », selon les termes de la loi, marquera-t-elle un changement culturel, alors que la prévalence des maladies chroniques (diabète, cholestérol, asthme, insuffisance rénale...) est en augmentation constante ? Autrement dit, ces avancées permettront-elles de sortir l'ETP des murs de l'hôpital, d'homogénéiser des actions très inégales selon les équipes, les régions mais aussi selon les pathologies ?

La place des libérales

Très attendu, Christian Saout, président du collectif interassociatif sur la santé (qui regroupe 25 associations) et co-auteur d'un rapport sur le sujet(1), a martelé que « l'équipe d'éducation thérapeutique est pluridisciplinaire, avec des professionnels de l'ensemble des disciplines médicales et non médicales » et que, comme cela est préconisé dans le rapport «Pour une politique nationale d'ETP», des programmes en ambulatoire doivent être mis en place... Se pose alors la question de la place accordée aux infirmières libérales (aucune d'entre elles parmi les intervenants, pas plus parmi les participants), avec en filigrane la question fatidique du financement. « Une fois que les décrets d'application seront parus, il faudra bien répondre au besoin d'adapter le mode de financement, considère le professeur Pierre Lombrail du CHU de Nantes. Il faudra également harmoniser les pratiques(2) via la formation de tous les professionnels de santé pour, in fine, parvenir à rendre accessible l'ETP au plus grand nombre. La loi, c'est un début en réalité... »

(1) Téléchargeable sur .

(2) Une «boîte à outils pour les formateurs en éducation du patient» est diffusée par l'INPES depuis janvier sur . L'Infirmière libérale magazine l'a présenté dans son édition de mars 2009.