Garde à vous

On peut dire sans crainte de mauvais jeu de mots que l'intrusion de la Dhos dans les décisions de l'ordre infirmier fait vraiment désordre⁽¹⁾. Soit, plusieurs voix se sont élevées pour dire que la cotisation obligatoire votée à 75 euros est trop chère. Tout est question de comparaison. Rapporté à un salaire mensuel d'infirmière, c'est beaucoup, en effet. Par mois, cela passe déjà mieux : 6,25 euros, moins qu'une place de cinéma. Et le montant reste moins élevé que celui demandé à la plupart de nos collègues européennes : l'infirmière espagnole sort 54 euros de sa poche par trimestre et l'Irlandaise 145 euros par an à la première adhésion puis 85 euros les années suivantes. Seule l'infirmière grecque cotise à moindre coût (65 euros la première fois puis 45 euros par an par la suite). Bien sûr, les conseils ordinaux doivent rendre des comptes. En 2007, suite à des dysfonctionnements graves, le Conseil de l'ordre des médecins de Paris avait fait l'objet d'un rapport de l'Igas⁽²⁾ qui avait abouti à sa dissolution par la ministre de la Santé. En fait, ce qui dérange surtout, c'est que les infirmiers s'emparent de cette forme d'autonomie. Mais accepter l'ingérence dans ce qui a été démocratiquement voté, c'est concéder une partie de l'indépendance sur laquelle toute structure ordinale est fondée. C'est ni plus, ni moins se (re)mettre aux ordres...