Valérie Létard fait sa campagne

On estime à 65 000 le nombre de fillettes et de femmes qui, en France, sont mutilées ou menacées de l'être, d'après le Groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles (Gams). La secrétaire d'État à la Solidarité, Valérie Létard, estime qu'il s'agit là d'un « fléau barbare, anachronique et injustifiable ». Aussi a-t-elle lancé le mois dernier une campagne de sensibilisation, intitulée «combattre l'excision». Pas moins de 100 000 brochures doivent dans ce cadre être distribuées dans les établissements scolaires, les maisons de quartier, les clubs sportifs, les mairies, les établissements hospitaliers, les dispensaires ou encore les centres PMI.

La secrétaire d'État entend « briser la loi du silence ». Soulignant le « devoir de protéger les fillettes et jeunes filles menacées d'excision », Valérie Létard a rappelé que la loi du 4 avril 2006 relative à la prévention et la répression des violences au sein d'un couple ou commises contre les mineurs, prévoit « l'obligation de lever le secret professionnel en cas de mutilations sexuelles sur mineures ». « 2008 a été consacrée à la lutte contre les violences conjugales. 2009 est dédiée au combat contre certaines pratiques coutumières », a enfin insisté la secrétaire d'État, rappelant que le site Internet , ouvert à l'automne dernier, apporte les informations nécessaires sur les droits, les recours et les associations qui oeuvrent dans ce champ. De leur côté, les députés européens ont voté une résolution visant à lutter contre les mutilations sexuelles. Ils demandent que « la Commission européenne et les États membres élaborent une stratégie globale et des plans d'action en vue d'interdire les mutilations génitales féminines dans l'Union européenne et qu'ils fournissent, à cette fin, les moyens juridiques, administratifs, préventifs, éducatifs et sociaux nécessaires pour protéger la victime ».