Coopération : quand les professionnels se «clipsent» - L'Infirmière Libérale Magazine n° 249 du 01/06/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Libérale Magazine n° 249 du 01/06/2009

 

PROFESSION

Actualité

EXPÉRIMENTATION > Peu à peu, les professionnels de santé libéraux sortent de la théorie de la coopération des soins pour se lancer dans de véritables aventures humaines.

C'est ce qui ressort de la toute nouvelle expérimentation lancée en Loire-Atlantique (à Geneston-Montbert) et dans l'Aveyron (à Salles Curan) par la Mutuelle sociale agricole (MSA) et le centre de recherche médecine, santé et société (Cermes). Sur ces deux sites, près de 280 patients atteints de pathologies cardiovasculaires ou de diabète ont confié leur prise en charge à un binôme médecin généraliste-infirmière libérale.

Acteur de sa santé

Concrètement, les patients voient deux fois dans l'année leur médecin traitant pour la pathologie concernée et, le reste du temps, ils sont suivis par l'infirmière qui les aide à devenir acteur de leur santé en leur apportant les clés de compréhension dont ils ont besoin.

Éducation thérapeutique, aide à l'observance, conseils en matière d'hygiène de vie, tout y passe, pour peu que le patient en exprime le besoin. Pour Yves Coignac, l'un des médecins participant à ce programme intitulé Clips (coordination libérale pluriprofessionnelle en santé), « le médecin ne peut plus gérer tout, tout seul. Il faut savoir s'aider d'autres compétences ».

Prise en charge coordonnée

En l'occurrence, c'est Céline Andréani (cf. ci-contre) qui suit au plus près ses patients. Au total, elle s'occupe de 151 patients dans le cadre de cette expérimentation, prise en charge coordonnée en arrière-plan avec les trois médecins qui participent à l'expérimentation.

Forte d'une formation en éducation thérapeutique qu'elle a suivie par le biais de la MSA, Céline Andréani se félicite de pouvoir enfin « prendre du temps avec ses patients ».

3 questions à

Céline Andréani, infirmière libérale en Loire-Atlantique

En quoi cette expérimentation diffère-t-elle de votre exercice habituel ?

Ce sont des patients nouveaux pour moi. Je n'ai pas de rapport technique avec eux. Je suis là pour leur apporter des connaissances sur leur maladie chronique, en fonction de leurs besoins et de leurs envies.

Votre rapport aux médecins généralistes s'en trouve-t-il changé ?

Un nouveau rapport de confiance s'est en effet installé entre les médecins et moi. Mais il a fallu de prime abord que je leur prouve que j'avais une expérience sur les pathologies cardiovasculaires et le diabète. Par ailleurs, une maison médicale est en cours de construction que j'intégrerai dans le cadre de cette expérimentation.

Quelle est votre rémunération ?

Je perçois un forfait trimestriel. Mais il faut savoir que l'on s'est lancé de façon bénévole dans cette aventure, simplement parce qu'on y croit. Cela fait quatre ans que l'on prépare ce projet, qui s'affine au fil du temps. Mais nous nous sommes investis sans nous intéresser à une éventuelle rémunération.