Laissons entrer le soleil

Depuis peu, les infirmières libérales sont les premières professionnelles de santé à ne plus pouvoir poser leur plaque et leur mallette où bon leur semble ⁽¹⁾. Avant que ne débute le chassé-croisé des cartes postales des vacances à la mer, zones sous-dotées en rouge, sur-dotées en bleu : c'est le grand jeu des cartes qu'on gribouille et qu'on biffe allégrement. Les libérales ont en effet accepté de corriger leur mauvaise répartition sur le territoire, en contrepartie d'une revalorisation de leurs honoraires. Le soin du qualificatif à accoler à «revalorisation» est laissé à leur libre appréciation. C'est d'ailleurs bien la moindre des libertés que la population française puisse encore vous offrir... On entend ici et là que les médecins libéraux auraient quand même pu vous emboîter le pas. Mais non, ils ne l'ont pas fait. Les infirmières libérales, seules dans leur exercice, seules elles resteront. Un réel sacrifice pourtant, lorsqu'on a l'occasion de lire ou d'entendre ⁽²⁾ le plaisir de celles qui ont troqué un quotidien qui leur paraissait bien terne pour la région de leurs rêves. L'infirmière serait moins triste au soleil ? Possible. Demandez donc à toutes celles qui ont senti le vent tourner et sont parties à temps. Les autres pourront continuer à chercher la chaleur dans les relations humaines d'une population qui, parfois, le leur rend bien. La meilleure valorisation qui soit.