Les experts ne s'entendent pas

« Lorsque l'exposition en ma-tière de téléphonie mobile dure moins de cinq voire dix ans, il n'y a pas d'effet notable mis en évidence. Lorsque l'exposition dure plus de dix ans, il pourrait y avoir quelque chose. » Tel est le constat de Martine Hours, médecin épidémiologiste, qui travaille sur les incidences de la téléphonie mobile sur votre santé. Ses conclusions tempèrent la polémique ambiante sur les conséquences d'une exposition prolongée à la téléphonie mobile. De quoi rendre dubitatif Alain Gest (notre photo), député (UMP, Somme) et membre de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques et chargé d'un rapport sur les éventuelles conséquences pour la santé de la téléphonie mobile : « Essayez de vous mettre à la place des pouvoirs publics, comment pouvons-nous légiférer en la matière ? » Et ce, d'autant qu'il y a une grande hétérogénéité des études, indique Martine Hours, selon qui la raison majeure est le manque de recul des chercheurs en la matière. « On est limités par la modeste ancienneté de cette technologie, qui ne s'est développée en France qu'à partir de 1995 », rappelle-t-elle.

En septembre prochain, l'agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) publiera une nouvelle étude sur le sujet tandis que « de nouvelles mesures seront prises dans le texte dit Grenelle 2 prévu à la fin de l'année », note Alain Gest.