Sécurité sociale : un trou de plus en plus abyssal

Selon des chiffres de la commission des comptes de la Sécurité sociale publiés en mai dernier, le déficit de la branche maladie fin 2008 s'établit à 4,45 milliards d'euros, « en réduction de 0,2 milliard d'euros par rapport à 2007 ».

De même, à ce stade de l'année, l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) ne serait dépassé que de 300 à 500 millions d'euros. Pas de quoi déclencher de procédure d'alerte, pour les trois experts du comité - François Monier, Michel Didier et Jean-Philippe Cotis - chargés à chaque printemps de veiller sur l'évolution des dépenses d'assurance maladie.

Si la branche maladie se porte mieux, en revanche, le régime général de la Sécurité sociale va de plus en plus mal. Son déficit pourrait se situer entre 20 et 21,3 milliards d'euros fin 2009, soit le double du déficit prévu dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) voté à l'automne dernier.

En cause : l'augmentation du chômage qui a engendré une forte chute des recettes pour le régime de protection sociale. La masse salariale diminuerait ainsi de peu ou prou 1 %, selon la députée UMP Marie-Anne Montchamp, rapporteure du budget de la Sécurité sociale.

Au registre des pistes esquissées pour rectifier le tir, aucune révolution en perspective. Roselyne Bachelot compte sur la maîtrise médicalisée des dépenses pour poursuivre les efforts de redressement. Le ministre du Budget, Éric Woerth, a fait savoir de son côté qu'il n'était pas favorable à une augmentation de la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) ou de la CSG (contribution sociale généralisée).