Marathon des champs

«J'ai commencé à exercer mon métier en maison de retraite mais je me suis lassée d'une forme de routine. Il y a exactement sept ans, jour pour jour, j'ai pris le virage du libéral : grâce à une infirmière qui partait à la retraite sur le secteur d'Auxi-le-Château, j'ai eu l'occasion de reprendre son portefeuille de patients. Et je n'ai aucun regret, même si le rythme est assez soutenu.

Je me lève à 5 h 30 tous les jours, pour me préparer et prendre un petit-déjeuner afin d'être d'attaque et je vois mes premiers patients une heure plus tard. Ce sont des gens de tout âge, dont de nombreux diabétiques qui attendent les injections d'insuline. Jusqu'à environ 9 h 30 - 10 h, je m'occupe de près d'une trentaine de patients. Puis j'en vois une bonne vingtaine le reste de la matinée, essentiellement pour des pansements ou encore quelques injections. L'heure du déjeuner arrive : il est 14 heures et je rentre chez moi. Je profite de cette pause méridienne pour faire des choses personnelles à mon domicile ou accomplir des tâches administratives, comme la comptabilité et les paperasses habituelles... Puis la journée continue : vers 16 h 30 - 17 h, je retourne voir mes patients diabétiques, pour leur seconde et dernière injection de la journée, ainsi que quelques patients qui ont pu s'ajouter entre-temps, sans compter ceux qui ont des injections à faire en soirée. Pour les appels plus tardifs, ce sont généralement les médecins qui prennent le relais car je ne travaille pas la nuit.

C'est donc vers 20 h que la journée s'achève : j'ai vu une soixantaine de patients et parcouru environ 200 kilomètres pour sillonner les villages autour d'Auxi-le-Château et visiter tous mes patients. Heureusement, je dispose tout de même d'une remplaçante pour les mercredis où je peux profiter de ma fille de 4 ans et j'ai un dimanche sur deux.

En revanche, pendant mes tournées, je ne fais pas de nursing, ni de toilette, car nous avons la chance d'avoir sur le secteur un bon service de soins à domicile. De plus, j'estime qu'il faut du temps pour assurer ce genre de soins, ce que notre emploi du temps ne nous permet pas. Nous sommes plusieurs libérales sur le secteur et certaines ont bien plus de patients que moi ! »