Ordre : un appel à cotisation qui soulève un tollé général

«Nous n'entrerons pas dans les Ordres ! » Répétant le même slogan, des centaines d'infirmiers ont battu le pavé le 30 septembre, à l'occasion d'une journée d'action nationale.

L'Ordre illégitime

À Marseille, près d'une centaine de personnes a répondu à l'appel lancé par l'intersyndicale départementale (CGT, Snics, Sud, UNSA, FO et CFTC). Soutenu par une poignée de kinésithérapeutes, le cortège a déambulé jusqu'à la Ddass, où une délégation a été reçue pour « demander l'abrogation de la loi qui a instauré l'Ordre ». Considérant l'Ordre national infirmier (ONI) comme illégitime, Jean-Charles Ozée (Sud) observe que « seulement 13 % des infirmiers ont voté ! Et, parmi ces derniers, certains étaient contre sa création ».

Outre son utilité, c'est son appel à cotisation qui suscite le débat le plus virulent. D'où l'appel au boycott lancé unanimement par l'intersyndicale. « Ne remplissez pas le dossier et ne le renvoyez surtout pas », martèle Éliane Agreste (CGT). « De toutes façons, moi, je ne l'ai pas reçu », sourit une IDE, qui, comme quelques-unes de ses collègues n'a « pas fait enregistrer [son] diplôme à la Ddass ». Quant à l'une des seules Idel qui manifestaient, elle refuse, elle aussi, de payer : « Ce n'est pour les 75 euros, insiste-t-elle. Pour nous, cela passe en frais. C'est pour le principe ! »

Délai supplémentaire

Du côté de l'Ordre, la réaction n'a pas tardé. Dans un communiqué du 30 septembre, il rappelle sa mission, à savoir : assurer « l'indépendance et la promotion de la profession dans son ensemble ». Vu le contexte, l'ONI a donc accordé « un délai supplémentaire d'un mois jusqu'au 30 octobre 2009 pour les infirmiers qui n'ont pas reçu leur dossier d'inscription au tableau de l'Ordre dans les temps ».