Pour des interventions à domicile plus sûres

La légitimité d'Andrée Palme à intervenir au Salon infirmier sur le thème de la sécurité des soignants à domicile ne se discutait pas⁽¹⁾. Néanmoins, l'infirmière libérale a tenu à justifier sa présence à l'auditoire en rappelant l'assassinat de sa collègue ardéchoise, Élisabeth Stibling, le soir du 23 décembre 2006, suite à l'appel d'un patient pour une injection de cortisone. « L'enquête a montré que le patient avait aussi appelé une coiffeuse à domicile, un poissonnier mais que seule l'infirmière avait accepté de lui rendre visite. » Et de pointer le silence du ministère de tutelle, le ministère de la Santé. « Pas de fleurs, pas d'appel à la famille. Nous sommes transparentes », résume-t-elle avec émotion.

Agir sans attendre

Cette battante n'est pas restée les bras croisés. Elle brandit un rapport⁽²⁾ daté de 2002 réalisé par le D^r Jacques Lebas, resté lettre morte, dans lequel elle a toutefois puisé des pistes d'action qui se traduisent notamment par la mise en place début 2007 de la procédure d'appel/contre appel dans son département. « La dernière réunion au ministère a eu lieu le 20 février 2007... On attend le prochain meurtre pour réagir ? » Des rappels simples comme « ne pas se laisser enfermer pendant un soin » ont été échangés. Chuchotements d'effroi dans la salle : « mais ça, ils nous le font tous »...