Ras la moquette

Le 14 octobre dernier, le 22^e Salon infirmier est devenu pendant quelques heures le théâtre de la contestation orchestrée par les opposants syndicalistes à l'Ordre infirmier. Rien de nouveau dans le choix du Salon comme lieu d'expression des colères infirmières. Avec ses 42 000 visiteurs sur 3 jours, c'est l'endroit où il est bon d'être vu et entendu de ses collègues, voire de la ministre de la Santé. Sifflets, cornes de brume, banderoles, cris et slogans, toute la panoplie du parfait manifestant était de sortie. Certains (infirmiers ?) ont cru bon d'y ajouter urine et boules puantes à destination du stand de l'Ordre infirmier. Sans doute histoire de bien rappeler à ceux qui l'auraient oublié qu'on était dans un milieu de soignants où les «productions» du corps font partie de l'environnement quotidien. Que des infirmiers aient choisi ce mode d'expression pour appuyer leur parole ne grandit pas la profession aux yeux des non-soignants et humilient ceux qui le sont. Sans parler de l'effet contre-productif à celui visé : le stand de l'Ordre a été assailli de demandes d'informations et de marques de soutien dans les heures qui ont suivi. En ce jour d'octobre que personne ne gardera en mémoire, la contestation infirmière a atteint dans sa forme son niveau le plus bas, celui de la moquette du Salon que les manifestants ont salie.