Premier Master professionnel - L'Infirmière Libérale Magazine n° 254 du 01/12/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Libérale Magazine n° 254 du 01/12/2009

 

PROFESSION

Actualité

FORMATION > L'université de la Méditerranée et l'École de hautes études en santé publique ouvrent ensemble le premier Master professionnel en sciences cliniques infirmières. Les détails en compagnie du Pr Philippe Berbis, responsable de la formation et chef de service à l'AP-HM.

Les infirmières entrent à grands pas dans le monde universitaire. À la rentrée, tous les regards se sont tournés vers cette Licence. Pendant ce temps, entre Marseille et Rennes - où se situent respectivement le siège de l'université de la Méditerranée et celui de l'École de hautes études en santé publique* - s'ouvrait une autre formation universitaire dédiée aux IDE : le Master professionnel en Sciences cliniques infirmières. « C'est une première en France, se félicite le Pr Philippe Berbis, responsable du cursus à Mareille. On innove au niveau national, mais ce type de formations de pratique avancée existe déjà ailleurs en Europe et aux États-Unis. »

Ce Master professionnel fournit en effet une réponse concrète au débat actuel sur le transfert de compétences. « Je préfère parler de compétences partagées », nuance le praticien hospitalier.

Compétences élargies

Ce qui suppose, malgré tout, un élargissement du champ d'intervention des futures IDE titulaires de ce nouveau diplôme, comme le suggère Philippe Berbis : ainsi en cancérologie, « c'est le médecin qui donne le feu vert pour une chimiothérapie après avoir vu la numération de formule sanguine. Demain, une infirmière de pratique avancée pourrait avoir des compétences dans ce domaine-là : l'organisation et le suivi pourraient lui être délégués, dans le cadre d'un projet médical bien défini ».

Premier à avoir obtenu l'habilitation du ministère, ce Master se déroule entre Rennes et Paris pour la première année, puis à Marseille pour la seconde. Le cursus se distingue en trois parcours de spécialisation : cancérologie, gériatrie et coordination des soins. Pour y accéder, il faut être titulaire du diplôme d'État ou d'une équivalence en France ou dans l'Union européenne et justifier au moins quatre ans d'exercice professionnel. « Il faut aussi que la candidate ait eu une expérience universitaire », ajoute Philippe Berbis, avant d'insister sur le fait que cette formation doit s'inscrire dans le projet professionnel du candidat.

D'après Philippe Berbis, de nouveaux métiers devraient émerger. À l'étranger, certains réfléchissent déjà à des déclinaisons « concernant la dialyse, la néphrologie, la diabétologie ou encore la nutrition ».

De nouveaux métiers

Impossible, en revanche, de savoir comment ces nouveaux métiers trouveront leurs applications légales en France, en termes de responsabilités et de rémunération. Des voies restent à explorer, a fortiori dans le soin à domicile. « Il n'y a aucune exclusive vis-à-vis du monde libéral, précise le Pr Berbis. Il faut toutefois qu'au final leur formation s'insère dans des cadres structurels, qu'elle corresponde à des métiers qui restent à être reconnus et valorisés. Cela dit, pour les libérales, on est peut-être un peu trop en amont. »

*Sites Internet : et .