Quels sont les risques réels du vaccin anti-grippal ?

Les risques réels du vaccin anti-grippal sont bien connus : réactions d'hypersensibilité en cas d'allergie à l'oeuf (c'est rarissime en France), réactions locales au point d'injection (plus fréquentes chez les jeunes enfants), fébricule éphémère dans les jours qui suivent l'injection. Ces effets indésirables sont le reflet de l'intensité et de l'efficacité de la réaction immunitaire.

Le vaccin est accusé de beaucoup d'autres dangers qui sont largement médiatisés sans aucune preuve. Le Syndrome de Guillain-Barré (SGB) en est un bon exemple. Cette maladie sévère impose souvent une hospitalisation et, dans certains cas, un séjour prolongé en réanimation. Bien traitée, cette maladie guérit presque toujours mais elle constitue une dure épreuve pour les malades et leurs proches. Malgré une vaccinovigilance intensive, il n'a jamais été démontré que les vaccinations utilisant des virus tués provoquent cette maladie. La question a été étudiée avec acuité aux États-Unis, à partir de décembre 1976, pendant la vaccination contre la grippe de plus de 48 millions d'américains, en raison d'une augmentation suspecte du nombre de déclarations de SGB. En fait, cette augmentation était liée à un raccourcissement des délais de déclaration. Il est apparu peu après que le nombre des cas de SGB chez les vaccinés (517) correspondait à ce qui était attendu (513) compte tenu de l'incidence habituelle des SGB.

Il faut rappeler qu'en France, chaque année, environ 1 500 personnes sont touchées par le SGB, soit 4 par jour. Il n'est donc pas étonnant que, parmi elles, quelques-unes aient été récemment vaccinées. Si les médias s'intéressaient à tous les cas de SGB, ils annonceraient 4 fois par jour un nouveau cas de SGB chez une personne non vaccinée. Notre perception du vaccin en serait évidemment modifiée.