Roulette russe - L'Infirmière Libérale Magazine n° 254 du 01/12/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Libérale Magazine n° 254 du 01/12/2009

 

Éditorial

Vendredi 13. L'année 2009 en aura compté en tout pas moins de trois, un maximum dans notre calendrier grégorien. En février, en mars puis un dernier en novembre. Aura-t-elle été meilleure ou pire que 2008 qui n'en comptait qu'un seul ? La peur du nombre 13 est affublée d'un nom qui fait froid dans le dos, la triskaidékaphobie et celle du «vendredi 13» un autre encore plus long : la paraskevidékatriaphobie. C'est là l'une des superstitions les plus vivaces dans notre culture occidentale : qui a déjà exigé d'être le 13e convive à table ou de passer la nuit dans la chambre n°13 d'un hôtel ? Vous voyez bien... Il n'y a guère qu'en matière de jeux d'argent que cette combinaison est sensée nous porter chance. Dommage que l'État n'en ait pas profité pour tenter de renflouer les caisses de retraite et d'Assurance maladie en remplissant une petite grille... Ah non, j'oubliais : l'État est principal actionnaire des jeux d'argent* ! Les Français aiment décidément la loterie, eux qui boudent le vaccin contre la grippe A/H1N1 qu'on leur sert sur un plateau d'argent. Un brin superstitieux et très suspicieux, ils se disent qu'à ce jeu-là, c'est trop facile de gagner, il y a forcément un os... S'ajoute un autre syndrome : la mémoire des scandales de sécurité sanitaire, petits ou grands, depuis celui du sang contaminé où praticiens et industriels ont fait passer leurs intérêts matériels avant notre santé. Les chiffres nous font peur et les mots ne rassurent plus. La crise de confiance est entamée. Les jeux sont ouverts !

* La Française des Jeux est une entreprise publique détenue à 72 % par l'État qui lui a confié le monopole des jeux de loterie et de paris sportifs. Courant octobre, les députés ont examiné un projet de loi ouvrant à la concurrence les jeux de paris en ligne.