Sortir des affections longue durée ? - L'Infirmière Libérale Magazine n° 254 du 01/12/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Libérale Magazine n° 254 du 01/12/2009

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

APRÈS LA MALADIE > La France se dote d'un second Plan cancer dont le budget s'élève à près de 730 millions d'euros*. Au programme : la sortie du dispositif d'ALD pour les malades considérés comme guéris.

Salué par les principales organisations de lutte contre le cancer, le Plan annoncé par le président Sarkozy le 2 novembre à Marseille poursuit trois orientations.

Outre la recherche et la lutte contre les inégalités d'accès au soin, ce nouveau programme ouvre un chantier en friche : celui de l'amélioration des conditions de vie après la maladie.

Pas de renouvellement au-delà de cinq ans

Il promet de ce fait de développer une prise en charge globale des patients, en tentant notamment de favoriser leur accès aux crédits et aux assurances.

En parallèle, le plan préconise également la sortie de l'ALD pour les personnes considérées comme guéries. « La Haute Autorité de santé propose de ne pas renouveler systématiquement le régime d'affection longue durée au-delà de la durée initiale de cinq ans », a ainsi rappelé Nicolas Sarkozy, qui juge « cette proposition intéressante ».

Des cas particuliers

Si elle ne s'y oppose, la Ligue contre le cancer émet néanmoins quelques réserves. Elle « revendique le recouvrement plein et entier de tous les droits de cette personne guérie, en particulier le retour à l'emploi ou aux prêts. Bien entendu, en cas de récidive, le malade doit réintégrer l'ALD. La Ligue y veillera scrupuleusement ».

Il ne reste plus qu'à déterminer les critères de «guérison» et à les distinguer des cas de rémission...

Au-delà de la difficulté de fournir une définition, cette mesure soulève un problème plus vaste, comme le suggère Jacques Raynaud, président de l'Arc : « Pour les cancers de la thyroïde ou des testicules, on peut parler de guérison. Mais il faut regarder la personne dans son ensemble, sur le plan médical mais aussi social. Et que faire si, pour lui permettre de guérir du cancer, ses traitements lui ont causé d'autres pathologies ou ont affaibli son système immunitaire ? »

*La langue du président a-t-elle fourché ? Lors du discours du 2 novembre, Nicolas Sarkozy annonçait oralement un plan de dépenses de 750 millions d'euros. Or, sur le papier, ce montant tombe à 732 millions. L'Élysée n'a pas répondu à nos sollicitations. Impossible donc d'expliquer cette «légère» différence de chiffres...

L'après-cancer en cinq actions

Le second Plan cancer prévoit « un dispositif de réponse et d'accompagnement social personnalisé des cancers et de l'après-cancer incluant la sortie d'ALD ». En grande partie pilotée par l'Institut national du cancer (INCa), cette mesure se déclinera en cinq actions : à savoir intégrer un volet social dans le Programme personnalisé de soins (PPS) ; proposer à chaque patient une consultation sociale ; expérimenter la mise en oeuvre d'un Programme personnalisé de l'après-cancer (PPAC) ; définir des critères médicaux relatifs à la sortie d'ALD et prendre les mesures nécessaires pour assurer le financement d'une surveillance médicale régulière après la sortie d'ALD dans les cas où cette surveillance reste nécessaire. Dernière action : permettre la prise en charge des implants supports de prothèses dentaires et maxillo-faciales.

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