L'Infirmière Libérale Magazine n° 255 du 01/01/2010

 

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ÉTAT DES LIEUX > Trois mois après l'appel à cotisation, qui signe la création effective de l'Ordre national infirmier, sa présidente Dominique Le Boeuf a tenu, le 11 décembre dernier, une conférence de presse pour faire un bilan de ce premier trimestre. Aperçu.

«Selon les départements, de 40 à 60 % des quelque 500 000 dossiers expédiés le 1er septembre dernier aux infirmières, tout exercice confondu, nous ont été retournés au motif que les adresses professionnelles sont erronées », constate Dominique Le Boeuf. À l'origine de ce gâchis, le fichier Adeli. Censée répertorier l'ensemble des professionnelles exerçant sur le territoire, cette base de données gérée par les Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (Ddass) est tout sauf à jour. Et cela se complique encore pour le jeune Ordre infirmier : avant d'être enregistrées sur le tableau ordinal, les infirmières doivent d'abord modifier leurs coordonnées sur Adeli ou se faire enregistrer pour celles qui ne sont pas inscrites. « Actuellement, les Ddass donnent des rendez-vous à plusieurs semaines, mais nous espérons que le problème sera réglé entre janvier et février 2010 », estime la présidente. Quant aux dossiers retournés au conseil national de l'Ordre infirmier (CNOI), la présidente note qu'un pourcentage parfois non négligeable a dû être réexpédié aux conseils départementaux (CD) car les documents étaient incomplets ou mal remplis. « Désormais, charge aux CD - dont 50 % sont aujourd'hui opérationnels - d'entrer en contact avec les infirmières concernées pour finaliser leur inscription », déclare la présidente. Elle signale également que le conseil national a décidé de diviser par deux la cotisation des jeunes diplômées l'année où elles entrent en fonction.

Violences en grippe

S'agissant du dispositif de vaccination, la présidente a indiqué qu'elle venait d'adresser un courrier à la ministre de la Santé pour l'alerter sur les conditions de réquisition d'infirmières libérales par les préfets . « Il n'est pas anecdotique, selon le CNOI, que nombre d'entre elles soient convoquées la veille pour le lendemain, ce qui pose un véritable problème de permanence et de continuité des soins. Celles qui sont confrontées à cette situation peuvent nous contacter afin que nous intervenions auprès des préfets et, si nécessaire, auprès du cabinet du ministre. Généralement, on débloque l'affaire rapidement. » Enfin, Dominique Le Boeuf souhaiterait, lors du prochain conseil national courant janvier, qu'une réflexion s'ouvre sur les violences dont sont victimes les infirmières libérales dans le cadre de leur exercice. « C'est un sujet très important pour nous, souligne la présidente, d'autant que plusieurs affaires sont venues soutenir l'inquiétude des professionnelles au cours des derniers mois. Il est également souhaitable qu'une discussion ait lieu avec les autres ordres professionnels. L'Ordre des médecins, par exemple, a créé un observatoire dédié à cette problématique. Il y a donc matière à échanger. »