L'Infirmière Libérale Magazine n° 255 du 01/01/2010

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

DÉVELOPPEMENT > L'hospitalisation à domicile est bien partie pour monter en puissance. Mais d'importants chantiers restent ouverts, comme l'articulation avec les autres acteurs des soins en ville.

Plus de confort pour les patients, des économies envisagées, un outil contre les inégalités d'accès aux soins... les atouts de l'hospitalisation à domicile (HAD) trouvent désormais une oreille attentive du côté des pouvoirs publics. « On n'est plus à l'âge des pionniers mais à celui du juste coût pour un système de santé solidaire et pérenne », clamait Annie Podeur, directrice de l'hospitalisation et de l'organisation des soins début décembre, lors de la 13e journée nationale(1) de la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (Fnehad).

En 2009, des services d'HAD étaient autorisés dans quasiment tous les départements, et près de 10 000 patients ont pu être pris en charge, un chiffre qui a « plus que doublé » depuis 2005. Élisabeth Hubert espère le voir grimper à 15 000 « d'ici deux ou trois ans ». D'autant que la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) du 21 juillet dernier(2) devrait encourager, assure-t-elle, ce développement.

L'HAD reconnue

L'HAD est désormais reconnue dans la loi comme un mode d'hospitalisation à part entière, et la notion de domicile a été étendue à l'ensemble des structures médicosociales avec hébergement (les Ehpad, étaient inclus depuis 2007). En ce qui concerne les paramédicaux libéraux intervenant en HAD, il sera désormais possible de déroger au paiement à l'acte. D'autres aspects de la loi ont été salués par la Fnehad, comme l'assouplissement de l'approvisionnement en médicaments (en officine, dans la pharmacie d'un autre établissement...) ou encore la protection de l'appellation «hospitalisation à domicile».

Mais, au-delà des chiffres, « la question est plutôt de savoir comment sera structurée l'offre de soins », estime Élisabeth Hubert. L'un des grands enjeux est la coordination avec les autres modes de prise en charge existant en ville : services de soins infirmiers à domicile (Ssiad), maisons et centres de santé, cabinets d'infirmières libérales... Il reviendra aux futures agences régionales de santé, ARS (qui verront le jour en 2010) de fluidifier l'articulation entre tous ces acteurs. Et en ce qui concerne le financement, Roselyne Bachelot a précisé que des ajustements seraient bientôt réalisés, notamment par le biais d'une circulaire.

(1) Le 10 décembre dernier, à Paris.

(2) Tous les décrets d'application devraient être publiés « dès le premier semestre 2010 », a affirmé Roselyne Bachelot.