Cahier de formation
Savoir faire
Madame B. a un ulcère gastrique. Son médecin lui a prescrit un traitement associant amoxicilline, clarithromycine et un IPP. Elle ne comprend pas bien l'intérêt des antibiotiques.
Vous l'informez sur la bactérie Helicobacter pylori et sur la nécessité de l'éradiquer par un traitement antibiotique, puisqu'il s'agit dans son cas d'une maladie infectieuse bactérienne. La mauvaise observance du traitement représente une des deux causes d'échec du traitement de l'ulcère lié à H. pylori, l'autre étant la résistance de la bactérie à un antibiotique. Vous insistez donc sur l'importance de ce traitement et de sa surveillance médicale.
Ce traitement associe pendant une semaine :
→ un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) matin et soir ;
→ deux antibiotiques : amoxicilline et clarithromycine.
En cas d'UD, le traitement d'éradication seul est suffisant, sauf dans les cas suivants qui justifient 3 à 7 semaines supplémentaires d'IPP :
→ poursuite d'un traitement AINS, antiagrégant ou anticoagulant ;
→ persistance de douleurs épigastriques après la phase initiale ;
→ UD compliqué.
En cas d'UG, le traitement d'éradication de 7 jours est systématiquement complété par 3 à 7 semaines supplémentaires d'IPP.
Le contrôle d'éradication est effectué 4 semaines après la fin du traitement IPP et antibiotiques :
→ soit par test respiratoire en cas d'UD non compliqué ;
→ soit par biopsies gastriques en cas d'UD compliqué ou d'UG.
En cas d'UG, le contrôle endoscopique est impératif pour contrôler la cicatrisation et biopsier la zone cicatricielle en raison de la cicatrisation possible de cancers ulcériformes.
Un traitement de deuxième ligne est recommandé dans ce cas. Des traitements de troisième et de quatrième lignes sont possibles.
Les inhibiteurs de la pompe à protons sont les antisécrétoires gastriques les plus efficaces. Ils inhibent la sécrétion d'acide chlorhydrique par les cellules pariétales de l'estomac en bloquant une enzyme, l'enzyme H+K+ATPase, responsable de la sécrétion H+ de la cellule. Ils sont très bien tolérés, et doivent être administrés, quand ils sont prescrits en une prise, avant le premier repas de la journée pour obtenir un effet antisécrétoire maximal.
Pr Benoît Coffin, chef de service hépato-gastro-entérologie, hôpital Louis-Mourier, Colombes (92)
« Il n'y en pas. La seule serait l'arrêt du tabac, qui est un facteur favorisant l'ulcère. On encourage donc les patients à arrêter de fumer. En dehors de la maladie coeliaque, aucun régime n'a démontré une quelconque efficacité en gastroentérologie. Cependant, si un patient a des brûlures à l'estomac après avoir bu du vin blanc - cela dépend des susceptibilités individuelles - il faut bien sûr qu'il évite de boire du vin blanc ! ».