POLITIQUE DE SANTÉ
Actualité
AUDIOPROTHÉSIE > Aujourd'hui, grâce à des techniques variées, l'intégration dans la société des personnes sourdes et malentendantes s'est améliorée. Mais le dépistage reste très insuffisant.
Prothèses auditives externes ou internes, implants au niveau de l'oreille moyenne, implants cochléaires (oreille interne)... La panoplie des dispositifs* disponibles présentés au Congrès national des audioprothésistes (13-15 mars à Paris) permet de couvrir un certain nombre de surdités. Mais des pistes restent à explorer.
Les neuropathies auditives, encore mal connues et mal diagnostiquées, sont une des préoccupations actuelles des chercheurs. Ces pathologies, dues à l'atteinte du nerf auditif, en amont de l'oreille interne, sont souvent dues à une malformation. Les enfants touchés présentent alors des retards dans le langage et la parole. Les implants cochléaires peuvent leur apporter un bénéfice important et la recherche devrait permettre de mieux cerner ces pathologies, de plus en plus fréquentes.
Les acouphènes représentent la deuxième maladie auditive importante derrière la surdité. Ils touchent 10 % de la population, et 1 % à un niveau handicapant. Leurs causes restent mal connues et les thérapeutiques limitées. Côté pharmacopée, seule la lidocaïne a une action sur les acouphènes, mais cette drogue reste relativement dangereuse. En ce qui concerne les appareillages, les études montrent que l'implant cochléaire réduit l'acouphène dans 86 % des cas. Une troisième possibilité est actuellement testée à l'hôpital Avicenne, près de Paris : une stimulation électrique en dehors de l'oreille interne, qui semble efficace et sans dangerosité. Actuellement, 6,6 % de la population souffre d'un déficit auditif, dont 88 % sont devenus sourds ou malentendants au cours de leur vie. À court terme, la priorité reste le dépistage des troubles de l'audition, ont répété les intervenants de la table ronde scientifique.
Nombre de personnes, et notamment les jeunes, ignorent qu'elles sont affectées de déficiences auditives. Or, en l'absence de traitement, celles-ci ont un impact négatif sur le cerveau. Les participants du Congrès ont insisté sur la nécessité d'un vrai travail partenarial entre le médecin ORL, l'audioprothésiste mais aussi l'orthophoniste, y compris pour les adultes et les personnes âgées.
* Le mois prochain, découvrez notre«Point Sur« les solutions de prise en charge de la surdité.
Renseignements au 04 42 03 82 13 et auprès de dominique.basso@ch-valvert.fr
Le gouvernement a lancé un plan en faveur des personnes sourdes et malentendantes le 10 février dernier. Doté de 52 millions d'euros pour 52 mesures, ce plan va s'étaler sur trois ans. Trois objectifs sont visés :
→ améliorer la prévention, le dépistage et l'accompagnement ;
→ mieux prendre en compte la déficience auditive à tous les âges de la vie ;
→ rendre la société plus accessible aux personnes sourdes et malentendantes.
Plus d'infos sur .