L’Ordre met son grain de Sel

Aucun tollé à l’horizon. Au lendemain du 30 mars, lorsque Dominique Le Bœuf, présidente du Conseil national de l’Ordre infirmier, a annoncé le maintien de la cotisation à 75 euros, il n’y a pas eu de réaction explosive. Quant à la nouveauté qui se profile pour les infirmières libérales, elle n’émeut pas davantage. Les cabinets établis sous forme de Sociétés d’exercice libéral (Sel) devront donc désormais s’acquitter de la somme de 150 euros par an. « Les libéraux vont donc payer deux fois, dans leur société et à titre individuel », explique ainsi Dominique Le Bœuf(1).

Étonnant…

À l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil), « on trouve cela étonnant, commente Gilles Durand, l’un des administrateurs nationaux. L’inscription au tableau de l’Ordre est nominative. Comment peut-on obliger des sociétés à cotiser, surtout si, dedans, il y a des infirmiers et des pédicures, par exemple ? » Au final, cette nouvelle disposition n’intéresse guère car « peu d’infirmières sont regroupées en Sel »(2), ajoute Annick Touba, présidente du Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales (Sniil)… N’en demeure pas moins que l’argument avancé par la présidente de l’Ordre – selon lequel ce procédé existe « dans tous les ordres »(,3) –, ne convainc pas. « Ce n’est pas parce que les autres vont se jeter à l’eau qu’il faut le faire », ironise Gilles Durand. Son organisation devrait d’ailleurs débattre de ce sujet sous peu et, éventuellement, interpeller l’Ordre. D’autant que « plusieurs adhérents ont appelé l’Onsil à ce propos ».