En cette période de grand déballage national autour de la retraite, où chacun s’accroche à ses acquis plus fermement que la solidarité ne le voudrait, on se prend à rêver. La retraite, ce sont ces vacances longue durée en tarif hors saison dont on a toujours rêvé. Ces voyages du bout du monde sans autre stress que le choix stratégique des cartes postales envoyées à ceux qui travaillent. Des hivers passés au soleil ou à la neige, selon l’humeur, et cet argent qui tombe en récompense de nos années de labeur. Un droit, un dû. Tournons la page, nos retraites à nous ne ressembleront certainement pas à une brochure de catalogue ! Et celles de vos enfants, de vos petits-enfants ? Le mot n’existera peut-être plus, le concept lui-même aura fait son temps. La cigale ayant chanté tout l’été… On connaît la fin du poème.
Ce dont on parle moins, c’est de ces retraités qui travaillent. Déjà, là, maintenant. Sans attendre la “fin de l’été”, certaines infirmières libérales n’ont jamais raccroché la mallette. Parce que leur pension est trop faible pour vivre avec décence, parce que personne ne rachète de clientèle dans un désert médical, parce que l’envie de se rendre utile aux autres est la plus forte, parce qu’elles n’aiment pas la solitude, ou parce qu’elles aiment soigner, tout simplement. Nous en avons rencontré une, passionnante et passionnée, au cours d’un beau reportage en Picardie (p. 58). Si vous en connaissez d’autres, écrivez-nous. Votre magazine est toujours preneur de belles histoires.