L’HOMME PRESSÉ
Ce portrait décoiffant de Kennedy transforme le plus mythique des présidents séducteur… en un malade qui passe la moitié de ses journées couché, souffrant de la maladie d’Addison (dysfonctionnement des glandes surrénales) associée à une hypothyroïdie, une ostéoporose juvénile, etc. Il fallait sauver les apparences ! Dans les années 1960, le secret médical fait donc office de communication. Entouré par une armée de médecins, ce jeune et « vigoureux dirigeant » ne peut pourtant ni se pencher, ni tenir le dos droit…. Qui savait que Kennedy avait reçu l’extrême onction plusieurs fois avant d’être élu président ? Ce grand malade avait quand même trouvé un remède contre ses terribles migraines : stagiaires, femmes mariées, actrices (Marilyn Monroe), hôtesses de l’air… À travers l’histoire de santé et la vie sexuelle de JFK, l’auteur réussit une chronique efficace mêlant affaires politiques, linge sale d’Hollywood et les dessous de la crise de Cuba. Vous ne regarderez plus jamais le 35e Président des USA de la même manière… Jed Mercurio, La vie sexuelle d’un Américain sans reproche. Belfond, 2010. 353 pages, 20 euros.
ADO EN SOUFFRANCE
La voix de John, ado américain, nous fait entrer dans son quotidien brutal, les coups qu’il encaisse à la maison par « l’homme qui n’est pas son père ». Le tout sous l’indifférence d’une mère épuisée par la vie et qui ne le connaît pas. John tente de sortir de cette vie, de son corps aussi, en jetant un regard caustique sur ce qui l’entoure. L’attention que lui porte la plus belle fille du lycée pourrait l’aider mais tout dérape, tout… Un roman dur, mais qui sonne juste. Mention spéciale pour le professeur de musique, qui sera l’un des seuls adultes à lire en cet ado la souffrance qui l’écrase. David Klass, Tu ne me connais pas. Seuil, 2009. 256 pages, 12 euros.
AUTODESTRUCTION
Le récit d’Irène Vilar a déclenché des polémiques dans tous les pays où il est sorti : États-Unis, Canada, Angleterre… Critiquée par la communauté anti-avortement (les pro-life), elle sème aussi la confusion chez les partisans pour le choix à l’avortement. Pour conserver l’homme qu’elle aime, son professeur de 34 ans son aîné, cette femme va enchaîner les IVG. Elle a 16 ans lorsqu’elle débute ce cycle d’autodestruction : en quinze ans, elle avortera quinze fois. Cette dépendance est devenue un moyen de contrôler sa vie… Aujourd’hui, Irène a 40 ans, elle est remariée et mère (comblée) de deux fillettes. Elle sait qu’elle court le risque, avec ce témoignage, de ne pas être comprise de tous. Mais ce genre de témoignage rare et sincère n’en a que plus de valeur. Irène Vilar, Maternité avortée. Balland, 2010. 256 pages, 18,90 euros.