L'infirmière Libérale Magazine n° 261 du 01/07/2010

 

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REMISE EN QUESTION > La ministre de la Santé met une fois de plus le couteau sous la gorge de l’Ordre infirmier. S’il ne baisse pas de manière drastique, et sans délai, le montant de sa cotisation, il pourrait purement et simplement disparaître à l’automne.

« A l’impossible, nul n’est tenu… Je ne pensais pas vivre une situation aussi ubuesque, je n’ai même jamais vu une profession autant attaquée dans sa représentation. Je suis très pessimiste », a déclaré Dominique Le Bœuf, présidente du Conseil national de l’Ordre infirmier (CNOI), lors d’un point presse le 16 juin dernier.

Juste pour les libérales

La veille pourtant, dans le cadre d’une mission de médiation, Pierre Méhaignerie, président de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, et le député Richard Mallié étaient venus rencontrer les membres du bureau national afin de poursuivre le dialogue sur une baisse du montant de la cotisation que le CNOI a confirmée à 75 euros pour l’année 2010. « De notre côté, nous nous sommes dit disposés à réfléchir à cette demande, mais cette décision ne peut être prise ni à la légère, ni dans la précipitation », indique le CNOI. En contrepartie, les députés étaient prêts à examiner un allégement des missions qui lui sont dévolues par la loi de 2006. Cette « expédition diplomatique » faisait suite à la proposition de loi du député UMP Yves Bur qui, jugeant l’Ordre « inutile et coûteux » pour les infirmières salariées, souhaite que l’Ordre infirmier ne représente que les seules infirmières libérales.

Ultimatum !

Après le départ des députés, un émissaire de Roselyne Bachelot a fait part à l’assemblée des conseillers nationaux d’un ultimatum de la ministre appelant à une baisse très substantielle et sans délai du montant de la cotisation, sous peine qu’elle n’appuie plus encore la proposition du député Bur et qu’elle ne bloque le projet de Code de Déontologie du CNOI actuellement en lecture dans ses services (cf. page 20).

Bref, Roselyne Bachelot sort les grands moyens… de pression. Une menace que le CNOI vit comme une véritable maltraitance d’État. Pour Dominique Le Bœuf, les vraies raisons de la posture de la ministre sont qu’elle ne veut pas de deux pilotes dans l’avion : « Elle souhaite que nous soyons juste des hôtesses de l’air. Et pour 20 euros, c’est tout ce que l’on pourra faire ! » Bref, le CNOI est au bord du crash… Une réunion extraordinaire du CNOI est programmée le 1er juillet prochain. Elle scellera sans doute son destin.