L'infirmière Libérale Magazine n° 261 du 01/07/2010

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

FLUX DE PATIENTS > Une étude du Gérontopôle de Toulouse analyse le flux des résidents d’Ehpad transitant par l’hôpital et l’accroissement de leur vulnérabilité.

Le mouvement perpétuel qui caractérise les Ehpad est désormais mieux connu. L’étude Pléiad, lancée par le Gérontopôle de Toulouse, a analysé les flux de patients entre 300 de ces établissements et l’extérieur : domicile, hôpitaux et autres institutions. En trois mois, 25 % des résidents ont été admis en Ehpad ou en sont sortis, et 6 % sont décédés.

L’hôpital occupe une place centrale : 70 % des aînés sortant d’Ehpad sont hospitalisés. Et 70 % des entrants viennent de l’hôpital (admission ou réadmission), contre seulement 24 % du domicile.

Inquiétant, car « les modalités d’entrée en Ehpad sont souvent délétères (après une chute, par exemple) », observe le PrRolland, gériatre au Gérontopôle. D’autant que « l’hospitalisation renforce la dépendance ». L’étude montre un lien entre le passage par l’hôpital et une vulnérabilité accrue : polymédication, surconsommation de psychotropes, chutes, perte de poids… Des phénomènes majorés chez les malades d’Alzheimer.

À l’hôpital, les conditions d’accueil ne semblent pas idéales. D’une part, 60 % des hospitalisés passent par les urgences, puis rejoignent un autre service dans 90 % des cas. Mais seulement 21 % sont soignés en gériatrie : « Ils se retrouvent dans un service où il y a de la place », résume le Pr Forette, directrice de la Fondation nationale de gérontologie. Tout en estimant qu’« on ne peut pas faire de l’Ehpad un mini-hôpital », elle juge qu’« il faut renforcer les liens entre les deux, établir des réseaux ». Elle salue l’installation par le Gérontopôle d’« équipes mobiles de gériatrie » qui interviennent dans les institutions.