L'infirmière Libérale Magazine n° 261 du 01/07/2010

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

HAD > Aujourd’hui, près de 300 établissements de santé assurent l’hospitalisation à domicile de milliers de patients. La coordination des professionnels de santé qui interviennent au domicile appelle la mise en place de systèmes d’échange d’informations innovants.

« Notre système de santé est un pilier du pacte républicain. Il doit garantir à chacun, quels que soient sa maladie et le lieu où il se trouve, un accès rapide aux soins dont il a besoin. Dans ce cadre, la télésanté peut répondre au problème d’éloignement et d’inégalités territoriales d’accès à l’offre de soins, et donc de chance » : ainsi s’est exprimé Pierre Lasbordes*, député de l’Essonne, à l’occasion d’une table ronde proposée par la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (Fnehad), lors du salon Hôpital-Expo HIT, qui s’est tenu à Paris en mai dernier.

Partage des données

Rappelons que la télésanté définit le partage des données de santé par le biais des nouvelles technologies de communication et d’information dans le domaine médical et médico-social. Elle comprend aussi bien des actes médicaux à distance que des consultations, mais également les dispositifs de télésurveillance des informations dites éloignées, comme la télévigilance qui permet de suivre à distance l’état de santé d’un patient.

Pour Élisabeth Hubert, présidente de la Fnehad, « aujourd’hui, en HAD, nous prenons en charge des patients qui sont extrêmement lourds, avec des obligations qui sont celles d’un établissement de santé, et autour desquels il est impératif d’organiser une coordination. Et alors que nous faisons intervenir au domicile un ensemble de professionnels de santé de plus en plus souvent libéraux, il est vital de posséder des systèmes d’information qui soient performants et efficients et qui répondent à l’ensemble des critères de sécurité et de qualité qui sont les nôtres et qu’attendent les patients ». Par ailleurs, souligne l’ancien ministre de la Santé : « Le fait que les systèmes d’information soient à la fois un moyen de tracer les données médicales et médico-sociales, exhaustives et transmises en temps réel sont des éléments primordiaux pour la coopération entre professionnels. »

Dossier infirmier

Un constat également partagé par Philippe Tisserand, président de la Fédération nationale des infirmiers : « Lorsqu’un patient quitte l’hôpital, le premier professionnel de santé auquel il a affaire est le plus souvent l’infirmière. Avec plus de 70 000 infirmières libérales sur le terrain, nous sommes en capacité de répondre aux besoins de prise en charge. Ce qu’il nous manque aujourd’hui, ce sont des outils pour partager les informations entre la ville et l’hôpital et entre libéraux. Cet outil pourrait être un dossier infirmier : nous pensons que son contenu pourrait être riche pour l’hôpital, la HAD, le secteur médico-social et les médecins généralistes, notamment pour le suivi les malades atteints d’une maladie chronique. »

Du côté des usagers, Magalie Léo, chargée de mission au Collectif interassociatif sur la santé (Le Ciss), rappelle le soutien de l’association au développement de ces outils. Elle explique cependant « que l’un des axes prioritaires du travail de l’association consiste à s’assurer, d’une part, de la sécurisation des données personnelles et médicales et, d’autre part, des conditions de recueil du consentement de l’usager pour la collecte des données et leur circulation entre les professionnels de santé ».

* Pierre Lasbordes est aussi le rapporteur de la mission parlementaire “télésanté” qui a produit fin 2009, à l’attention de la ministre de la Santé, un rapport intitulé La télésanté : un nouvel atout au service de notre santé.