Alimentation
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Le point sur
Si l’alimentation peut nourrir bébé, elle contribue également à prévenir et à traiter les petits maux dont le nourrisson pourrait souffrir. Les “laits de soins” assurent une alternative diététique à un traitement thérapeutique des troubles quotidiens sans gravité, liés à l’immaturité du système digestif du bébé.
Les coliques du nourrisson disparaissent souvent après le premier trimestre.
Les coliques chez le nourrisson sont souvent liées à un problème d’immaturité digestive. Le lactose contenu dans les préparations infantiles est mal absorbé dans l’intestin grêle, et arrive au côlon où il est fermenté en acide lactique et en gaz. C’est cette production de gaz qui est responsable de flatulences, de coliques et de pleurs, souvent pendant plus de deux heures par jour.
Les laits anti-coliques apportent une quantité de lactose qui respecte la capacité d’absorption intestinale du nourrisson. On peut aussi remplacer le lait habituel par un lait sans lactose, adapté au système digestif immature de l’enfant.
La constipation est fréquente, mais généralement bénigne chez le nourrisson. Elle s’exprime par le ralentissement du transit intestinal avec des selles dures et peu fréquentes. L’utilisation d’un lait anti-constipation est une alternative diététique à l’utilisation de laxatifs. Il augmente l’excrétion intestinale d’eau grâce à une teneur en lactose enrichie. De plus, il favorise la fermentation colique et l’acidification des selles grâce à un enrichissement en ferments lactiques de type bifidus actif. Ces deux propriétés ont pour conséquence d’augmenter le transit intestinal et de diminuer la dureté des selles.
Chez le nourrisson, les régurgitations sont fréquentes mais bénignes. Le sphincter gastro-œsophagien (petit muscle circulaire entre l’estomac et l’œsophage) est immature et ne peut pas complètement empêcher le contenu alimentaire de l’estomac de remonter dans l’œsophage. La majorité des régurgitations disparaissent entre 12 et 18 mois, à l’âge de la marche.
Le lait anti-régurgitation contient de la caséine qui précipite dans l’estomac, en milieu acide, permettant l’augmentation de la viscosité du bol alimentaire. Le lait est alors épaissi à ce niveau et prévient la régurgitation. Il peut également contenir un épaississant, comme la farine de graine de caroube, l’amidon de riz, de maïs ou de pomme de terre. La composition calorique d’un lait épaissi est en effet la même que celle d’une préparation infantile classique. Il n’y a pas de risque de prise de poids supplémentaire avec du lait épaissi.
Le terrain familial est souvent un facteur favorisant les réactions allergiques. L’immaturité des systèmes digestif et immunitaire expose les nourrissons aux allergènes des aliments et de l’environnement. Les réactions allergiques au lait sont essentiellement dues aux protéines qu’il contient. En cas de risque allergique, l’allaitement au sein doit être privilégié.
Le lait hypoallergénique ne contient pas de caséine et ses protéines sont fractionnées en petits fragments moins allergéniques. En effet, les protéines hydrolysées (coupées, fractionnées) sont moins sensibilisantes et allergisantes tout en conservant leurs qualités nutritionnelles. Le pédiatre choisira entre un lait hypoallergénique ou un hydrolysat très poussé en fonction du risque allergique comme la dermatite atopique, ou une allergie avérée au lait de vache ou de soja.
À partir de 6 mois, avec la diversification alimentaire, il faut introduire progressivement les légumes, les féculents, les viandes et les laitages. Les œufs – et surtout le blanc d’œuf – comme le poisson doivent être introduits le plus tardivement possible (vers 1 an).
La diarrhée est fréquente chez le nourrisson aussi bien que chez le jeune enfant jusqu’à 5ans. La diarrhée est une réaction de défense naturelle de l’organisme contre certains virus et bactéries.
Elle se traduit par la modification de la fréquence et de la consistance des selles. Elle est accompagnée chez le nourrisson de fièvre, de vomissements et de perte d’appétit.
Le lait anti-diarrhée apporte les éléments nécessaires pour compenser les pertes en eau, pendant et après la diarrhée. Les minéraux sont en concentration importante. Les glucides dispensent un maximum d’énergie et le lactose est en faible quantité. Les lipides sont digestibles. Des fibres assurent un retour rapide à des selles normales.
Un lait sans lactose peut être utilisé car il arrive que le lactose aggrave la diarrhée. Le lait habituel sera par la suite réintroduit dans les cinq jours.
Parallèlement, il faut lui donner de l’eau à volonté en petites quantités. Les pertes excessives en eau et en électrolyte sont compensées par une réhydratation réalisée grâce à un soluté de réhydratation orale.
Pour les enfants plus grands, il faut privilégier le riz cuit, les pâtes, la semoule, les carottes, les viandes maigres et les petits pots pommes-coings ou pommes-bananes.
Lorsque bébé a un très gros appétit et que sa maman a des difficultés à le rassasier durablement, c’est qu’il a toujours faim.
Chez certains nourrissons, l’absorption des glucides est rapide. Il se produit alors un pic glycémique important après la prise du biberon, suivi de petites hypoglycémies, sources de sensation de faim. Un nourrisson qui a faim plus rapidement se met à crier et à réclamer plus tôt et plus souvent son biberon.
Les laits de satiété ont une teneur en sucres lents augmentée sans calories supplémentaires. Ces sucres lents garantissent une absorption glucidique longue et régulière. Ce qui permet ainsi d’éviter les hypoglycémies responsables de sensation de faim. Il existe une alternative qui consiste à rajouter le soir une cuillerée de farine dans le biberon de lait 1er ou 2e âge.
Il ne faut pas être tenté d’augmenter la quantité de lait et la fréquence des biberons, ceci pouvant entraîner un risque de surcharge pondérale.
→ Un intervalle de 2 à 3 heures au moins est conseillé entre chaque biberon.
→ Proposer souvent à boire de l’eau pure sans sucre entre deux biberons, surtout quand il fait chaud.
→ Veiller à bien reconstituer le biberon de lait, sans augmenter la ration alimentaire, pour éviter l’apparition de troubles digestifs.
→ S’il pleure, ne pas lui donner son biberon d’emblée. Il a peut-être besoin d’être changé, a trop froid ou trop chaud, a soif ou simplement besoin de sa maman.
→ Utiliser des tétines qui limitent l’ingestion d’air.
→ Penser à stériliser les biberons après usage.
→ Bien respecter le rot du bébé.