Mieux vaut prévenir que guérir - L'Infirmière Libérale Magazine n° 262 du 01/09/2010 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 262 du 01/09/2010

 

ASSURANCE

L’exercice au quotidien

Accident de travail, opération chirurgicale ou encore grossesse pathologique nécessitent un minimum de prévoyance. Annyck, libérale à Recoubeau (26) alerte régulièrement ses jeunes consœurs.

« Au tout début de mon activité libérale, je n’avais aucune autre couverture que la Carpimko. Cela a duré douze ans. Je ne m’étais jamais interrogée sur la nécessité d’une assurance complémentaire car mon mari disposait d’un salaire confortable.

Tout a changé en 1986 lorsque j’ai fait une grossesse pathologique. J’ai dû me mettre en maladie. Et pendant 90 jours je n’ai rien touché de la Carpimko vu qu’elle n’indemnise qu’à partir du 91e jour. Or mon époux traversait une période professionnelle difficile. Nous nous sommes soudain retrouvés sans rien ! Heureusement, nous n’avions pas de crédit, hormis celui de la maison. Cela m’a fait prendre conscience qu’il aurait mieux valu prévoir ! Depuis cette époque, j’ai souscrit à une assurance particulière qui m’indemnise au 15e jour en cas d’arrêt maladie, au 2e jour pour une hospitalisation et dès le premier jour pour un accident.

Évidemment, ce n’est pas gratuit ! Mais l’enjeu en vaut la chandelle. La cotisation est en général proportionnelle à l’âge auquel on adhère. Plus on adhère vieux, plus on paie. Et, passé 60 ans, il y a une surcote. Pour ma part, je paie 471,81 euros par trimestre auxquels s’ajoutent 59 euros de cotisation annuelle car il s’agit d’une association. Mon contrat comprend une garantie décès et invalidité. Cela dit, certaines collègues sont uniquement assurées pour l’arrêt maladie. L’une de mes collègues a même fait le choix de ne pas prendre d’assurance. Elle s’estime suffisamment couverte par la mutuelle de son mari. C’est un choix. Il faut y réfléchir. Certaines personnes peuvent préférer mettre de l’argent de côté. S’il ne leur arrive rien pendant dix ans, elles pourront tenir pendant les trois mois de carence de la Carpimko. D’ailleurs l’indemnisation de la Carpimko est assez correcte. Celle-ci prévoit notamment un supplément pour chaque enfant.

J’incite en tout cas les jeunes à se renseigner. Il est important de prévoir ce type de risque. Pour ma part, je peux cumuler les indemnités journalières de mon assurance privée et celle de la Carpimko. Il est sûr que l’infirmière qui gagne 50 000 euros par an trouvera cette somme insuffisante ! C’est d’ailleurs pour cela qu’il vaut mieux réfléchir à la densité d’activité que l’on souhaite avoir dès l’ouverture de son cabinet. Les cotisations Urssaf et Carpimko étant proportionnelles aux revenus, cela peut avoir une grosse importance en cas de maladie… »

Avis de l’expert

« Être plus prévoyant qu’en salariat »

Christine Misson, directrice de l’Association nationale de gestion agréée des paramédicaux libéraux (Angiil)

« Pour qu’une infirmière touche les indemnités par la Carpimko, 90 jours sont nécessaires. Il faut donc prévoir une alternative pour toucher des indemnités journalières (IJ) durant ce laps de temps. Les jeunes infirmières qui se mettent en libéral l’oublient souvent. Elles sortent du salariat et pensent pouvoir bénéficier des mêmes conditions en cas d’arrêt maladie ! Les assurances proposent différents types de couvertures, certaines prévoyant la garantie frais généraux, très utile. Ces cotisations sont déductibles dans le cadre de la loi Madelin. Mais c’est une option. Si vous choisissez le contrat loi Madelin, les IJ que vous toucherez en cas de maladie seront imposables, tout comme celles versées par la Carpimko. »