POLITIQUE SOCIALE
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INÉGALITÉ > Le handicap accentue-t-il les différentes formes de précarité ? Tel a été le thème des 3es journées européennes de l’EHESP.
S’il existe peu de données sur le lien entre handicap et précarité et encore moins sur l’homogénéisation des définitions des concepts utilisés à travers le monde, chercheurs et démographes s’accordent manifestement à penser que le handicap engendre de la pauvreté.
À l’occasion d’un colloque sur ce thème organisé par l’École des hautes études en santé publique (EHESP), le 28septembre dernier, le directeur de l’Institut fédératif de recherche sur le handicap, Jean-François Ravaud, a ainsi indiqué que la réponse sociale du traitement du handicap peut être très inégale selon les milieux sociaux. Ainsi, « la proportion d’enfants handicapés en institution est sept fois plus importante chez les ouvriers que les cadres ».
Plus tard, relève Serge Ebersold, sociologue à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « les jeunes adultes présentant une déficience sont surexposés au chômage ». Ils sont aussi plus longtemps au chômage et surexposés à la précarité du travail. Plus encore, à taux de chômage équivalent dans la population générale, les jeunes présentant une déficience étaient plus nombreux à être au chômage en 2008 qu’en 2002, en prenant l’exemple de la République tchèque. De même, le nombre de jeunes adultes handicapés coupés du marché du travail a triplé entre 2003 et 2006 aux Pays-Bas.
Les personnes présentant une déficience semblent donc surexposées au risque de pauvreté, partout dans le monde, et les chercheurs militent pour améliorer les connaissances sur ce sujet. Un chantier compliqué, selon la démographe Emmanuelle Cambois, qui regrette que « la précarité échappe souvent à la couverture des enquêtes ». Les sans domicile fixe ne font pas partie des échantillons de l’Insee…