L'infirmière Libérale Magazine n° 265 du 01/12/2010

 

TOURNÉES

L’exercice au quotidien

Infirmière libérale à Pionsat (Puy-de-Dôme), Laëtitia n’a reculé devant aucune difficulté pour rendre visite à ses patients, même lors des premières neiges. Jusqu’à utiliser un moyen de transport peu conventionnel.

« Je venais de m’installer en Auvergne, d’où je suis originaire, pour exercer sur un territoire où les patients sont parfois isolés géographiquement. Et ici, dans le Puy-de-Dôme, quand viennent les premières neiges, les routes sont peu dégagées… quand elles le sont ! Les chasse-neige ne passent que sur les grands axes. La plupart de mes patients habitent dans des endroits isolés et les routes pour y parvenir sont très glissantes. Et ce qui devait arriver arriva : un jour d’hiver, ma voiture est partie dans le fossé à cause d’une plaque de verglas. Plus de peur que de mal, heureusement. Seulement, j’en avais assez de peiner sur les routes pour atteindre des villages quasi inaccessibles à cause des conditions climatiques. Suite à mon accident, ma voiture était inutilisable : on m’a alors prêté pendant un temps une voiture de rallye équipée de pneus crantés, qui permettaient de bien accrocher la route. Puis je me suis retrouvée de nouveau au point de départ, sans voiture. C’est alors qu’au cours d’une tournée, le fils d’un de mes patients m’a proposé un modèle peu conventionnel : un quad avec un dispositif de chasse-neige sur le devant du véhicule. Une création très personnelle. Si bien qu’en utilisant l’engin, non seulement on avançait sans problème sur toutes les routes, mais en plus, on déneigeait les axes sur lesquels on passait. Je suis repartie à califourchon sur le quad, mais mal équipée contre le froid. Très vite, une véritable solidarité s’est créée autour de cette nouvelle expérience ! Le premier jour, j’étais en jeans et je claquais des dents. Le lendemain, la pharmacie locale m’a prêté une combinaison de ski. Et puis, lors des tournées, les patients étaient tellement heureux de me voir arriver qu’ils m’aidaient – à leur manière – à me sentir mieux : chocolat chaud, bottes sur le fourneau pendant les soins pour qu’elles soient chaudes lorsque je quitte le patient, etc. Vraiment, c’était inattendu. Cela a duré le temps des grosses neiges. Pour l’hiver qui se prépare, je pensais pouvoir disposer de mon nouveau 4 × 4, mais il ne me sera livré qu’en février, sans doute après l’arrivée des premiers flocons. Heureusement, un patient m’a d’ores et déjà proposé son aide pour faire face à d’éventuelles intempéries. Et devinez sur quel engin, cette fois ? Un tracteur ! Eh oui : puisque les agriculteurs ne peuvent pas travailler pendant l’hiver, l’un d’eux m’a proposé d’être mon chauffeur sur son engin agricole ! »

Conseil de sécurité

Pour bien passer l’hiver

Si la neige est un danger bien visible qui incite à la prudence, le verglas est, quant à lui, bien plus sournois. Il se cache de préférence dans les zones ombragées (redoublez de prudence la nuit !), les forêts, les fonds de vallées, les bords de rivières, les ponts, les échangeurs d’autoroute, bref, partout où les courants d’air sévissent. D’ailleurs, n’oubliez pas d’être attentive à la température extérieure : si elle avoisine le zéro, prudence. Et si vous arrivez sur une plaque, tentez de conserver vos roues droites et surtout ne touchez pas aux freins, même si c’est tentant : avec un peu de chance, vous sortirez de ce mauvais pas sans fracas. Enfin, n’oubliez pas d’équiper votre voiture de pneus spéciaux : ils sont faits d’une gomme plus tendre et adhèrent bien mieux à la route.