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ALERTE > Un rapport lance des pistes pour tenter de retenir les infirmières dans cette région où la pénurie libérale ne cesse d’empirer.
« La pénurie d’infirmières à Paris et dans la petite couronne, tant en hospitalier qu’en libéral devient dramatique. » Le constat sans appel du Dr Olivier Aynaud, président de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) de Paris, se fonde sur les données du rapport
Si toutes les professions de santé sont concernées, le problème est plus aigu chez les infirmières. En effet, l’Île-de-France les forme en masse mais peine ensuite à les retenir (20 % des diplômées quittent la région) pour diverses raisons : difficultés de logement, de transport, coût élevé de la vie et du foncier, insécurité. Alors que la densité infirmière francilienne est déjà inférieure à la moyenne française (715 pour 100 000 habitants contre 803), s’ajoutent le vieillissement des soignants franciliens (30 % ont plus de 50 ans) et l’abandon en cours d’études de 20 % des étudiants. Bref, il est urgent d’agir. Notamment pour redonner aux infirmières franciliennes le goût de l’exercice libéral, dont la part est passée de 10 % à 8,5 % de 2001 à 2009, engendrant une densité d’infir-mières libérales en Île-de-France près de deux fois inférieure à la moyenne nationale (60 pour 100 000 habitants contre 111).
La région n’a pas de compétence en matière de santé, mais peut agir sur deux leviers, l’aménagement du territoire et la dynamique entrepreneuriale, dès lors que l’on entend l’activité libérale de santé comme un secteur économique à part entière, plaide Olivier Aynaud. Il déplore d’ailleurs que les professionnels de santé ne soient « jamais consultés lorsque s’élabore un plan local d’urbanisme ou une zone d’activité concertée ».
Selon lui, il faut également soutenir la création de structures pluri-professionnelles et réfléchir à des formes juridiques souples, permettant aux professionnels d’entrer et de sortir au gré des mutations des conjoints et favorisant le partenariat public-privé institutionnel, de sorte qu’on puisse associer au médical et au paramédical une activité médico-sociale : « On sait bien que beaucoup de professionnels de santé font du médico-social à côté de leur activité de soin ou de rééducation. En détachant à l’intérieur d’une structure pluridisciplinaire de santé du personnel médico-social qui ne serait pas à la charge de la structure mais d’une collectivité, on dégagerait du temps pour que médecins et paramédicaux se consacrent davantage à des missions d’éducation et de prévention. »
* Territorialité et offre de soins - Approche prospective des besoins en professionnels de santé dans l’aménagement du territoire de l’Île-de-France, 126 pages, à consulter sur www.cesr-iledefrance.fr.
→ 7 058 libérales en exercice
→ Âge moyen de 46,3 ans
→ 82 % de femmes