INTERNATIONAL
Actualité
ASSISTANCE > Lors du Salon infirmier, quatre infirmiers sapeurs-pompiers de Paris et d’Île-de-France ont donné une conférence sur l’organisation des secours en zone de catastrophe naturelle. Ils ont passé deux semaines à Haïti juste après le séisme de janvier dernier.
Haïti, 12 janvier 2010, 16 h 53 heure locale. Un séisme d’une magnitude de 7,2 secoue une partie du pays, et particulièrement sa capitale Port-au-Prince et sa banlieue où vivent plus de 2,5 millions de personnes. Dans ce pays, classé comme l’un des plus pauvre du monde, les effets du tremblement de terre sont catastrophiques. On dénombre ainsi des centaines de milliers de blessées, de morts et de disparus, tandis que certains quartiers de Port-au-Prince sont dévastés à plus de 50 %.
C’est dans ce chaos que débarque quelques jours plus tard un détachement français de quarante personnels de la Sécurité civile. Volontaires, Philippe Bouchelier, Régis Le Dûs, Philippe Trindon et Anne-Cécile Louvet, infirmiers sapeurs-pompiers, en font partie. « Lorsque, le 17 janvier, nous arrivons à l’hôpital de Diquini, situé à trente minutes de la capitale, l’établissement est en partie effondré. Depuis le séisme, les soignants de l’hôpital font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont. Entre 400 et 500 personnes attendent des soins sur les pelouses », relate Anne-Cécile Louvet. En accord avec le directeur du site, la mission “investit” les lieux et déploie son matériel et une pharmacie.
« Notre premier travail a consisté à réorganiser le tri des blessés et les différentes zones de soins et de chirurgie et à aménager un bloc opératoire », explique Régis Le Dûs.
« Les premiers jours, faute de matériel pour appareiller les blessés, nous faisions une douzaine d’amputations par jour. C’était radical mais aussi la seule solution pour sauver des vies. Ensuite, la situation s’est améliorée, notamment lorsque le bloc de l’hôpital a rouvert », se souvient Philippe Bouchelier. « Nous avons parfois plâtré des fractures ouvertes. Dans ce type de situation, il faut adapter sa pratique », souligne Philippe Trindon. Le 24 janvier, l’équipe a quitté Haïti avec le sentiment d’avoir fait le maximum. Dans cet hôpital de fortune, ils avaient également aidé à mettre au monde des enfants.
Onze mois après le séisme, Haïti doit désormais faire face au choléra. La toxi-infection entérique, qui s’est déclarée à la mi-octobre, a déjà fait plus de 1 100 morts et près de 19 000 personnes étaient contaminées à la mi-novembre. La propagation de l’épidémie semble avoir été favorisée par les inondations dues à la tempête tropicale qui a touché l’île le 5 novembre, entraînant de nouveaux déplacements de population. Des centaines de cas ont été identifiés dans la capitale et notamment dans le bidonville de Cité-Soleil, quartier le plus pauvre de la capitale. Selon Médecins sans frontières, « il y a des cas suspects un peu partout dans le pays ». Et des cas ont été signalés en République dominicaine. Pour l’OMS, le pic épidémique ne semble pas encore avoir été atteint.