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ETP > Depuis février 2008, l’Association de consultation infirmière libérale, implantée dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, travaille au développement de ce type de consultations.
L’objectif de l’association de consultation infirmière libérale (Acil), qui regroupe trente-cinq infirmiers libéraux répartis sur quatre départements (Alpes de Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse), est d’instaurer des consultations d’éducation thérapeutique à destination des patients sous AVK
Aussi, depuis deux ans, les membres de l’association œuvrent à la création d’outils de recueil de données et de protocoles afin de formaliser ces consultations qui devraient débuter l’année prochaine.
Cette initiative instaure un travail collaboratif entre les infirmiers et les médecins, majoritairement favorables à la mise en place de ces consultations. Car ce sont « les praticiens prescrivant à leurs patients des AVK qui nous demanderont de prendre ces patients en consultation d’éducation thérapeutique », explique ainsi la présidente de l’Acil, Isabelle Sanselme, au terme d’une présentation au Salon infirmier
Quelle formation les infirmiers doivent-ils recevoir pour faire de l’éducation thérapeutique du patient (ETP)? Si une partie de la profession soutient que l’ETP fait déjà partie des compétences de l’infirmier, un arrêté du 2 août 2010 impose cependant une formation de quarante heures. Un apprentissage indispensable, selon Isabelle Sanselme, afin d’acquérir les techniques et la pédagogie de base de l’ETP.
L’équipe a fixé à 30 euros le prix de chaque consultation. « Mais notre tutelle, l’Agence régionale de santé, n’a toujours pas accordé de financement à notre initiative », signale Isabelle Sanselme. L’association recherche donc des fonds auprès des mutuelles ou des laboratoires pharmaceutiques, afin d’éviter que les consultations ne soient bénévoles, car les infirmiers ne disposent pas, dans leur Nomenclature, d’actes de consultation. Néanmoins, ils envisagent d’utiliser la Démarche de soins infirmières (DSI) avec la surveillance clinique infirmière hebdomadaire du patient, qui consiste en une facturation d’un AIS4 par semaine, soit 53 euros par patient pour les cinq consultations.
Mais, avec ou sans financement, l’association compte bien commencer les consultations en avril 2011 en raison des bienfaits multiples qu’elles peuvent procurer. « Avec l’éducation thérapeutique, le patient peut davantage se sentir en sécurité et mieux connaître son parcours de soins », indique la présidente.
Ces consultations peuvent également faire gagner du temps au médecin qui se retrouve face à un patient plus indépendant. Pour l’infirmier, cette pratique permet à la fois une reconnaissance et une valorisation de son rôle autonome.
Enfin, « l’initiative génère des économies en termes de santé publique avec une diminution des accidents iatrogéniques et des hospitalisations », note Isabelle Sanselme. Des bénéfices non négligeables pour les tutelles et les patients : en effet, « chaque année, ce sont 5 000 malades qui décèdent en raison d’une mauvaise prise du traitement ou du non-respect des règles hygiéno-diététiques et de surveillance ».
(1) Les AVK (antivitamines-K) sont des anti-thrombotiques administrés par voie orale permettant de lutter contre la formation de caillots sanguins dans les vaisseaux.
(2) Organisé à Paris du 3 au 5 novembre.
D’autres associations œuvrent au développement des consultations infirmières à destination des patients sous AVK : le GICE 06 et le GIC 43, qui ont obtenu des financements pour leur fonctionnement. Ces Groupements d’intérêt commun, ainsi qu’Acil, sont regroupés sous le GIC de l’Association nationale française des infirmières et infirmiers diplômés et étudiants (Anfiide) créée en 1924 et reconnue d’utilité publique depuis 1932.