L'infirmière Libérale Magazine n° 266 du 01/01/2011

 

Régime de retraite

Dossier

Un régime de base qui compense celui des notaires, un avantage social vieillesse (ASV) qui frôle régulièrement la cessation de paiement, une durée de cotisation courte : la retraite des infirmières libérales ne s’annonce pas des plus alléchantes.

La loi portant réforme des retraites, votée il y a quelques semaines, repousse l’âge légal de départ en retraite à 62 ans et à taux plein à 67 ans. Un coup dur pour l’ensemble de la population active mais aussi pour les infirmières libérales dont la pénibilité du travail n’est pas reconnue.

UNE INSTALLATION TARDIVE

Qui plus est, cette profession a ceci de particulier qu’elle est courte dans le temps. En effet, au sortir de leur formation, les infirmières sont contraintes de passer par un exercice hospitalier pendant deux ans qui, de fait, recule leur installation en cabinet. Mais, souvent, ces professionnelles s’attardent à l’hôpital plus longtemps que prévu… En effet, la maternité n’étant pas très bien prise en charge dans le libéral*, nombre d’infirmières attendent d’avoir fondé leur famille pour s’installer. Pour autant, c’est quand même entre 25 et 29 ans qu’elles sautent généralement ce pas. En 2009, elles étaient 1826 de cet âge à s’installer, accompagnées de 1561 infirmières affichant entre 30 et 34 ans.

En moyenne, les infirmières cotisent à la Carpimko, la caisse de retraite des auxiliaires médicaux libéraux, pendant 63,7 trimestres, soit pendant près de seize ans. La moitié de la vie professionnelle, en somme. Pour comparaison, si l’on regarde l’ensemble des professions libérales, leur durée de cotisation moyenne avoisine plutôt les vingt ans.

610 EUROS PAR MOIS

Fatiguées, lasses de l’isolement inhérent à leur métier, d’une continuité des soins dévoreuse de temps, les infirmières libérales restent rarement dans ce mode d’exercice jusqu’à l’âge de la retraite. Si bien que le niveau de leurs pensions s’avère très peu élevé.

Ainsi, selon les données de la Carpimko, la retraite totale perçue en moyenne par les infirmières libérales s’élevait en 2009 à 7 328 euros, soit 610 euros par mois. Rente à laquelle il convient évidemment d’ajouter les autres pensions, émanant de leur passage à l’hôpital, etc. Si l’on regarde l’ensemble des auxiliaires médicaux, en 2009, la pension annuelle moyenne relative à l’exercice libéral était de 9 838 euros, avec un pic à 13 857 euros pour les masseurs-kinésithérapeutes. Mais la durée moyenne de cotisation de cette profession à la Carpimko est plus élevée que celle des infirmières. Difficile donc de comparer de façon précise les niveaux de retraite des différentes professions.

Cela étant, Christian Guichardon, président de la commission retraite à l’UnaPL (Union nationale des professions libérales) considère que « dans le paysage des retraites, en France, nos retraites de libéraux sont relativement bonnes par rapport à notre taux de cotisation et à l’absence de la part de cotisation patronale ». Pour lui, « on ne peut pas tirer à boulets rouges sur notre système de retraite libérale ».

TRIPLE TUTELLE

Autre complexité, et non des moindres : l’organisation et la gestion de la retraite des infirmières libérales qui cotisent à la fois à un régime de base, à un régime complémentaire et à l’avantage social vieillesse (ASV). Le régime de base est géré par la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CnavPL), mais c’est la Carpimko, l’une des dix sections professionnelles de la CnavPL (cf. encadré ci-dessus), qui assure le recouvrement des cotisations et le service des prestations du régime. Le régime complémentaire relève pour sa part entièrement de la Carpimko. Enfin, l’ASV n’est pas à proprement parler un régime de retraite. Il s’agit d’un avantage lié au conventionnement des professionnels de santé. Il est financé à hauteur d’un tiers par les professionnels et de deux tiers par l’Assurance maladie. Sa gestion est également déléguée à la Carpimko.

Au total, régime de base, complémentaire et ASV contribuent à part quasi égale aux pensions des infirmières libérales. Mais cette triple tutelle nuit à la lisibilité des choses pour les professionnels de santé qui ne savent plus trop ce qu’ils paient quand ils sont en exercice et ce qu’ils touchent une fois à la retraite.

Un schéma cependant semblable à celui de la majorité des Français, modère Béchir Chebbah, président de l’Union nationale des associations agréées (Unasa): « Un salarié cotise à un régime de base, à un régime complémentaire (Arrco ou Agirc), ce à quoi s’ajoute de plus en plus souvent un régime supplémentaire facultatif de l’entreprise, mais également les contrats personnels que quiconque peut souscrire (Perp ou Perco). »

LA PÉNIBILITÉ TOUJOURS PAS RECONNUE

Si l’allongement de deux ans de la durée de cotisation prévue par la loi portant réforme des retraites va apporter un appel d’air aux caisses de retraite, leur permettant notamment d’engranger des cotisations supplémentaires, l’absence de reconnaissance de la pénibilité au travail pose un problème majeur.

En effet, la réforme des retraites ne traite la question de la pénibilité que sous son acception physique. Ainsi, les personnes qui présentent une incapacité égale ou supérieure à 20 % pourront partir en retraite dès 60 ans, sans décote, même s’ils n’ont pas validé tous leurs trimestres. Et, sur ce point, le gouvernement est clair : « Les salariés devront souffrir d’un affaiblissement physique avéré au moment du départ à la retraite pour bénéficier du dispositif “retraite pour pénibilité”. » À ce stade, la pénibilité moins palpable, moins visible, que connaissent de nombreuses professions, parmi lesquelles les infirmières libérales, n’est pas prise en compte.

Une enquête menée par l’institut LH2 en janvier 2008 auprès des auxiliaires médicaux révélait pourtant l’ampleur du phénomène. Les infirmières interrogées signalaient avoir en moyenne 33,2 visites à domicile à réaliser chaque jour, contre 3,1 rendez-vous à leur cabinet. Elles étaient également 89 % à considérer que le risque d’accidents du travail ou de maladies professionnelles était important dans leur exercice et évoquaient la nécessaire bonne condition physique pour ce métier. En avril 2009, le syndicat SNPI-CFE-CGC (Syndicat national des professionnels infirmiers) diffusait de son côté une pétition visant à reconnaître la pénibilité du travail infirmier, quel que soit le mode d’exercice (hôpital, clinique, libéral, etc.). Pas moins de 8 500 signatures ont ainsi été recueillies, sans que cela n’ait eu un quelconque impact.

Thierry Amouroux, secrétaire général du syndicat, affirme continuer à militer sur ce sujet et s’apprête à interpeller le ministre du Travail et de la Santé Xavier Bertrand et sa secrétaire d’État Nora Berra très prochainement sur cette question. « La logique pénibilité de la loi portant réforme des retraites est une logique de réparation, pas d’anticipation », regrette-t-il. Pire encore, « on ne reconnaît la pénibilité qu’au moment du passage à la retraite. Or, souvent, les conséquences en matière de santé apparaissent des années plus tard ».

LE CABINET DE GROUPE, UNE SOLUTION ?

Dans le secteur libéral, la pénibilité de l’exercice infirmier pousse souvent les professionnels à quitter ce mode d’exercice et à se réorienter qui à l’hôpital, qui dans le monde de l’entreprise, qui dans les Services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) ou les Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). D’où l’idée parfois évoquée de créer de nouveaux métiers infirmiers dans le libéral, autour des pathologies chroniques, de la prise en charge des malades d’Alzheimer par exemple. Il s’agirait de permettre à des infirmières libérales désireuses de travailler de façon plus sereine et moins pénible, de rester dans ce secteur.

Christian Guichardon (UnaPL), de son côté, considère quand même que les infirmières constituent une profession singulière, en ceci qu’elles « ont su s’organiser pour travailler en groupe, de façon à mieux résister à la réelle pénibilité de cette profession ». Selon lui, en effet, « l’exercice en groupe permet un travail à temps “choisi” pour limiter la fatigue et aménager la charge de travail du cabinet. Mais cela conduit du coup à une fragilisation, voire une diminution de la patrimonialité de la clientèle au moment de la revente éventuelle ». Une analyse que ne partage pas Béchir Chebbah, de l’Unasa, qui observe au contraire que « ce n’est qu’en travaillant dans des cabinets de groupe structurés que l’on peut valoriser sa clientèle et intégrer des jeunes selon un principe d’association ». De son point de vue, les jeunes se sentent rassurés de travailler de la sorte dans la mesure où ils n’exerceront pas de façon isolée et se placent du coup plus facilement dans une logique de reprise de la patientèle.

En attendant, un conseil : pour savoir quand arrêter la date de votre départ en retraite, sachez qu’il suffit d’adresser, de préférence par courrier recommandé et six mois à l’avance, une demande à la Carpimko qui vous enverra ensuite un formulaire à remplir et une liste éventuelle de documents à lui fournir. Parallèlement, au cours de leur 59e année, les affiliés de la caisse reçoivent un récapitulatif de leurs droits acquis à la Carpimko. Récapitulatif qu’ils peuvent par ailleurs recevoir à tout moment de leur carrière, à leur demande. En outre, si ce n’est déjà fait, les infirmiers libéraux vont progressivement recevoir un mot de passe leur permettant d’accéder sur le site Internet de la Carpimko, www.carpimko.com, aux données relatives à leur situation personnelle au regard de leur future retraite et d’évaluer le niveau de leur pension.

De même, depuis fin 2007, les affiliés sont de mieux en mieux informés sur leur droit à la retraite. Certaines classes d’âge ont ainsi commencé à recevoir des documents et, dès 2011, tous les assurés recevront, de la part du dernier organisme auprès duquel ils ont été affiliés en dernier lieu, tous les cinq ans, un relevé individuel de situation (RIS) ainsi qu’une estimation indicative globale (EIG). Une dernière étape à bien préparer.

* Dans son rapport sur la médecine de proximité, Élisabeth Hubert propose de revoir la protection sociale des professionnels de santé libéraux. La problématique liée à la maternité des infirmières libérales pourrait donc évoluer.

Témoignage
Le calcul est vite fait

À la retraite depuis quatre ans, Anne-Marie Vidalinc, infirmière libérale à Cubjac (Dordogne), n’a pas remisé son caducée. Et n’est pas près de le faire.

« À 69 ans, je suis obligée de cumuler retraite et travail à mi-temps pour vivre. Alors que j’ai commencé les soins à domicile en 1970, je touche une pension de 1239 euros nets par mois, auxquels s’ajoutent 226 euros car j’ai un peu exercé dans le privé. Quand on a été habitué à gagner pas mal d’argent, ça fait bizarre… Aujourd’hui, j’ai rapatrié mon cabinet chez moi pour limiter les frais et, tous les matins, je rends visite à des patients fidèles que j’ai gardés mais aussi à des jeunes qui s’installent dans le secteur. Toutefois, cela ne compense pas ce que j’ai perdu. Je trouve d’ailleurs enrageant de devoir continuer à payer des cotisations de retraite alors que cela ne m’apportera aucun point supplémentaire. Le jour où je devrai arrêter, je me retrouverai au même niveau qu’avant, c’est assez injuste. Tant que mon corps me le permettra, je continuerai donc à travailler. Mais je dois reconnaître que, de toute façon, je ne me vois pas rester seule à la maison. J’aime être active, être dehors, et l’idée de la retraite totale m’angoisse véritablement. »

PROPOS RECUEILLIS PAR FLORENCE RAYNAL

ANALYSE
CNAVPL

Comment ça marche ?

La Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CnavPL) concerne pas moins de 700 000 personnes, aux profils professionnels très variés et regroupés en sections : infirmiers, notaires, huissiers, médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, vétérinaires, agents d’assurance, experts comptables, etc. La dixième section, baptisée Cipav, regroupe toutes les autres professions libérales ainsi que les auto-entrepreneurs.

Depuis la création de ce dernier mode d’activité, cette caisse a vu le nombre de ses affiliés exploser : de 73 252 cotisants en 2000, elle est passée à 208 466 en 2009. La même année, le nombre de cotisants à la Carpimko était de 142 694, dont la moitié d’infirmières. La Cipav est donc devenue majoritaire mais sa croissance rapide a entraîné un déséquilibre. D’autant que les auto-entrepreneurs sont souvent des professionnels à faible revenu.

Or la CnavPL fonctionne selon un principe de compensation entre les sections. Raison pour laquelle, selon Pascal Leblanc, président de la Carpimko, aujourd’hui, quand une infirmière verse 300 euros, 200 partent à la compensation. Les infirmières compensent ainsi les notaires, cette profession ayant des difficultés démographiques.

« On pourrait imaginer de créer des plafonds de cotisations par tranche de revenus », plaide Pascal Leblanc. Mais, pour l’heure, la CnavPL n’entend pas modifier les règles du jeu.

Témoignage
S’arrêter en douceur

Nicole Louge, libérale remplaçante dans le Gers, amorce son départ

« Je fais des remplacements dans un cabinet à 50 km de chez moi depuis 2008. Mais je ne me vois pas continuer jusqu’à 65 ans. Nous devrions, comme les hospitalières, arrêter à 55 ans car la pénibilité est la même. En plus, je ne toucherai pas la retraite à taux plein car ma carrière est très hachée : une quinzaine d’années dans divers services hospitaliers, deux fois une année en maison de retraite pour dépanner, une saison en établissement thermal, sept ans en libéral en Haute-Garonne, un arrêt de dix ans pour m’occuper de mes filles et finalement les remplacements en libéral. Avec mon compagnon retraité, nous avons demandé un agrément de couple comme famille d’accueil pour adultes handicapés mentaux. Cela me permettra de ne plus travailler que chez moi tout en continuant à prendre soin des autres. »

PROPOS RECUEILLIS PAR SOPHIE MAGADOUX

Interview Béchir Chebbah, président de l’Unasa (Union nationale des associations agréées)

« Il ne faut pas attendre le dernier moment pour vérifier où en est »

Comment se préparer à la retraite ? Normalement, les caisses de vieillesse ont tous les outils pour donner aux cotisants les périodes d’activité validées, quelle que soit la carrière menée. Il faut cependant vérifier que les trimestres attribués au titre de la maternité ont bien été pris en compte et ne pas attendre le dernier moment pour vérifier où en est. Et puis, à côté du régime de base et de la complémentaire obligatoire, il y a la possibilité de souscrire un régime facultatif, en fonction des capacités contributives de chacun.

La patientèle a-t-elle encore une valeur ? Il y a quelques années, on incluait volontiers la valeur de la patientèle comme un élément d’amélioration de la retraite. On ne le fait plus parce qu’il n’y a plus de repreneur et que les prix sont très bas. Pour exemple, le cabinet d’un médecin généraliste a une valeur proche de zéro. La logique est différente s’agissant des cabinets de groupe qui se revendent mieux.

Le cumul emploi-retraite se répand-il chez les infirmières ? On le voit un peu dans le cadre de cession de cabinets. Des infirmières ou des médecins ou autres continuent à travailler un peu pour passer la main en douceur. Les outils réglementaires, en tout cas, existent pour le permettre. Mais les professionnels en fin de carrière sont exténués, ils en ont ras-le-bol. Rares sont ceux qui continuent à travailler après l’âge de la retraite et qui cumulent emploi et retraite.

ANALYSE
CONTRER LE DEFICIT

La réforme rampante de l’ASV

En situation de déficit, l’avantage social vieillesse (ASV) doit être réformé. Certaines caisses ne s’opposeraient pas à sa fermeture. Mais ce n’est pas le cas de la Carpimko, l’ASV représentant un tiers des pensions de ses affiliés. Créé dans les années 1960 en contrepartie du conventionnement des professionnels de santé, l’ASV connaît régulièrement des difficultés financières. L’Assurance maladie cherche à le réformer, au gré des négociations conventionnelles avec les différentes professions. Le 16 novembre dernier, lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011, la sénatrice socialiste de Moselle, Gisèle Printz, a pris la parole pour affirmer que « si aucune réforme n’est entreprise, le déficit du régime s’élèvera à 106 millions d’euros en 2013, à 3,6 milliards d’euros en 2020 et à 13,1 milliards d’euros en 2030 ». Et d’évoquer le déséquilibre qu’il y a entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités. Un décret du 10 octobre 2008 révise pourtant le dispositif, instituant d’une part un ASV forfaitaire, alimenté à hauteur d’un tiers par les cotisations des professionnels et de deux tiers par l’Assurance maladie. À côté de ce forfait, un ASV dit “complémentaire” devait être négocié. Des discussions ont bien eu lieu au printemps dernier, mais sans succès. L’Assurance maladie souhaitait que cette part complémentaire soit financée à égalité par elle-même et les professionnels, ce que ces derniers ont refusé.

La Cnam serait d’accord pour financer cette part complémentaire à hauteur de 60 % mais les syndicats demandent toujours un financement identique à celui de l’ASV forfaitaire.

Témoignage
L’attrait de la technicité

Fernande Carrère, IDE depuis 1968, à la retraite depuis trois ans

« J’ai créé mon cabinet libéral en 1975 et travaillé seule pendant onze ans à Mauvezin (Gers). Ensuite, j’ai augmenté mon volume d’activité pour proposer à une collègue de s’associer avec moi. En 2005, nous étions trois et je prévoyais d’arrêter à 60 ans. Une petite jeune faisait les remplacements pour nous mais elle est partie. Pendant deux ans, j’ai cherché sans succès. Finalement, en 2007, peu avant mes 60 ans, j’ai trouvé une jeune du village voisin, grâce à la renommée de notre cabinet qui a toujours privilégié les soins techniques. Mais j’ai fait le choix de ne pas attendre la complémentaire de la Carpimko jusqu’à 65 ans, ni de racheter les points des années qui me manquaient car la valeur du point évolue. Toutes caisses confondues, je perçois 1 347,24 euros par mois (dont 1 042,50 de la Carpimko). »

PROPOS RECUEILLIS PAR SOPHIE MAGADOUX

Témoignage
Tout ça pour ça…

Infirmière libérale en Thiérache (Aisne) durant trois décennies, Annick Pépin perçoit à 62 ans une pension inférieure au Smic depuis qu’elle a pris sa retraite en janvier 2010

« Après 41 ans de cotisation, dont 31 en exercice libéral et 10 en hospitalier, le montant de ma retraite s’élève à 853,06 euros par mois, tout compris [ndlr.: le Smic mensuel s’éleve à 1 055,42 euros nets]. Lorsque j’ai préparé ma cessation d’activité, l’agent d’accueil de la caisse de retraite m’a dit que je n’allais pas être contente… Et il avait raison. Moi qui pensais avoir une retraite convenable ! Sept ans avant de prendre ma retraite, j’ai réintégré un établissement hospitalier public, mais mes années d’ancienneté dans la profession n’ont pas été prises en compte. J’avais le salaire d’une débutante. Les collègues qui ont fait leur carrière à l’hôpital touchent près du double de ma pension. Pour arrondir les fins de mois, j’assure maintenant des remplacements de nuit ou en consultation de jour à l’hôpital. Tout ça pour ça ! »

PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOISE VLAËMYNCK