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DECOUVERTE > Un séminaire au soleil, mais pas que pour le décors. Cette année, l’association de gestion Angiil a emmené ses adhérentes près de Dakar, où certaines avaient déjà noué des liens il y a dix ans, lors d’un précédent séminaire. L’occasion d’effectuer des soins autrement.
Par petits groupes, les infirmières libérales de l’Angiil ont débarqué dans les villages de brousse de la région de Thiès. Les bras chargés de médicaments et de matériel, elles ont écouté, soigné et conseillé des malades qui s’étaient passé le mot sur ces permanences improvisées et salutaires…
« Le Sénégal n’est pas le pays où la situation est la plus critique d’Afrique, même s’il reste un pays très difficile et où il faut parfois marcher très longtemps avant de trouver où se faire soigner quand on vit dans un village reculé, explique Caroline Ferrer, administratrice à l’Angiil. Si nous avons choisi d’emmener nos adhérentes ici, cette année, c’est surtout parce que nous étions déjà venues il y a dix ans. Cet anniversaire était l’occasion de voir si la situation des soins a évolué. » Chaque année, l’Association nationale de gestion agréée Angiil propose un séminaire au cours duquel ont lieu des conférences, des cours relatifs aux aspects comptables – son fer de lance ! – juridiques et fiscaux. Cette association est gérée par des professionnels en activité (paramédical et sage-femme).
« Lorsque nous étions venues il y a dix ans, l’une de nos adhérentes, Marie-Josée Beaudeigne, avait accompagné les Sœurs de l’Immaculée Conception dans des villages de brousse pour y effectuer des soins. Séduite par le pays et convaincue des aides à apporter, elle a créé dès son retour en France une association humanitaire qui a vu le jour en juillet 2002 sous le nom de Réponses au Sénégal
En organisant son séminaire une nouvelle fois au Sénégal, l’Angiil souhaitait profiter de l’occasion pour sensibiliser d’autres professionnels de santé sur ses actions sénégalaises. « Toute l’année, des soins sont prodigués en brousse par des bénévoles, à domicile dans des cases ou dans des structures médicales que nous aidons parfois à monter. Nous cherchons à sensibiliser les populations à l’hygiène, à aider au réapprovisionnement en médicaments et dispositifs médicaux via des containers, faire prodiguer des soins et des bilans de santé des enfants par des spécialistes, etc. », explique la fondatrice de l’association humanitaire.
Pendant la deuxième semaine de novembre, l’Angiil et Marie-Josée Beaudeigne ont proposé aux professionnelles de découvrir la réalité de terrain pendant quatre demi journées. Elles ont été 110 sur les 215 participantes à se porter volontaires. Au total, ce sont donc près de 500 locaux qui ont bénéficié des soins dans des dispensaires de brousse ou sous l’arbre du village. « Nos soins ont été variés, j’ai pu faire des pansements sur des plaies anciennes recouvertes de croûtes, des contrôles de tension, de température car les fièvres sont fréquentes, accompagnées de toux rebelles. Les villageois ont écouté nos conseils », confie Éliane Pitrolle, infirmière libérale en Martinique. Les participantes espèrent bien honorer la promesse d’un autre « rendez-vous dans dix ans. »
* Retrouvez les infos sur www.angiil.com et par mail reponsesausenegal@yahoo.fr (adhésion de 10 euros).