L'infirmière Libérale Magazine n° 267 du 01/02/2011

 

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ORIENTATION > De moins en moins d’étudiants en médecine optent pour l’exercice libéral à l’issue de leur cursus. Un constat inquiétant, à l’heure où la désertification médicale ne cesse de gagner du terrain.

En 2010, moins de 9 % des nouveaux inscrits au tableau de l’Ordre des médecins ont opté pour l’exercice libéral. Le salariat est choisi par 67 % des nouvelles recrues, alors que 24 % choisissent de devenir remplaçant. Pourquoi ? Plusieurs raisons ont été invoquées lors d’un débat sur l’avenir des jeunes médecins, organisé en janvier par le Conseil national de l’Ordre des médecins : crainte d’une charge de travail trop lourde, associée à la permanence des soins ; mauvaise préparation pendant les études universitaires…

Le stage de huit semaines en médecine générale, qui doit, depuis 1997, être suivi au cours du deuxième cycle, n’est effectué que par 37 % des étudiants. C’est essentiellement en CHU que les futurs médecins s’approprient les pratiques professionnelles, alors que la plupart d’entre eux sont appelés à exercer ailleurs !

Autre problème : le hiatus entre l’exercice salarié que connaissent les internes et le statut libéral qui leur est proposé à la fin. Pour eux, c’est un peu le saut dans le grand bain… « Nous ne sommes nullement préparés à la gestion d’un cabinet », regrette Alan Charissou, président de ReAGJIR*.

Stage et compagnonnage

Ancienne ministre de la Santé et auteur d’un rapport sur la médecine de proximité, Élisabeth Hubert suggère d’imposer à toutes les universités le stage en médecine générale au cours du deuxième cycle. L’Ordre des médecins croit lui aussi à la vertu du stage et plaide pour un véritable compagnonnage, « qui permet d’établir une “contagiosité positive” du maître vers l’élève », souligne le Dr Michel Legmann, son président.

Autres pistes évoquées : rallonger la durée de l’internat ; proposer d’autres modes de rémunération que le paiement à l’acte, qui n’est pas adapté aux soins de premier recours ; fidéliser les internes dans leur région, par des solutions intéressantes de logement ; revoir le principe de l’examen classant national (ECN), qui institue de fait une dépréciation de certaines spécialités et reste socialement très sélectif.

*ReAGJIR : Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants.