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OBSERVATION > L’étude de la Drees publiée en fin d’année nous permet d’en savoir un peu plus sur la démographie et la trajectoire professionnelle des infirmières libérales
Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le corps des infirmières libérales, âgées de moins de 65 ans, compte quelque 57 800 membres, hors remplaçantes. Un nombre stable depuis 2004. Cette donnée est issue du Système national d’information inter-régimes de l’Assurance maladie (Sniir-AM).
Les infirmières libérales représentent 15 % de l’ensemble de la profession infirmière dont l’effectif total est estimé à 480 300 personnels (l’incertitude statistique étant de plus ou moins 3 %). La profession infirmière est la première profession de santé. Les infirmières libérales exercent majoritairement seules, modérément en groupe et marginalement en société. Les hommes sont plus présents dans le secteur libéral, 17 % des effectifs contre 12 % en hospitalier et 7 % dans les établissements pour personnes âgées. À noter que la densité des infirmières, tous modes confondus, est passée de 633 pour 100 000 habitants en 2000 à 782 en 2009 (cf. encadré).
Les infirmières libérales sont proportionnellement moins nombreuses à changer de mode d’exercice que leurs collègues salariées. Chaque année, en moyenne, 1,4 % des libérales quittent cette filière pour un autre mode d’exercice contre 2,8 % des infirmières salariés. Et lorsque ces dernières quittent l’hôpital public (HP), 1,7 % par an, elles choisissent majoritairement le secteur libéral.
Par ailleurs, les infirmiers salariés de l’HP âgés de moins de 40 ans sont proportionnellement plus nombreux à rejoindre le secteur libéral que leurs homologues féminins. Mais, après 40 ans, cet écart se réduit. En 2008, les soins de nursing (AIS) ont représenté 35 % des actes chez les libéraux.
Alors que les infirmières du secteur public hospitalier cesseraient leur activité à 56 ans en moyenne, c’est à 61 ans que les libérales la stopperaient. La durée moyenne de carrière des infirmières libérales est de 35 ans. Soulignons enfin que la part des infirmières diplômées sans emploi est très faible, de l’ordre de 2 %, tous modes d’exercice confondus.
*Série Études & Recherche n° 101, novembre 2010, M. Barlet et M. Cavillon, sur www.sante.gouv.fr.
Alors que, tous modes d’exercice confondus, la densité des infirmières ne cesse d’augmenter, l’étude de la Dress note qu’un « sentiment de pénurie semble perdurer », sans doute dû au vieillissement de la population et à l’inégalité de répartition des infirmières sur le territoire. Entre deux régions, en effet, les densités peuvent être multipliées par 1,7. Chez les libérales, l’écart peut varier de 1 à 5. « La Corse compte ainsi 296 libérales pour 100 000 habitants alors que l’Île-de-France n’en compte que 57. » Géographiquement et climatiquement moins attractives, les régions du Nord sont d’ailleurs moins bien dotées que celles du Sud. Ce constat demeure inchangé depuis dix ans. Les mesures de régulation visant à inciter les libérales à s’installer ou à se maintenir dans les zones sous-dotées (arrêté du 17 octobre 2008) devraient contribuer à la réduction des inégalités inter- et intra-régionales, relèvent les auteurs de l’étude.