L'infirmière Libérale Magazine n° 269 du 01/04/2011

 

SANTÉ PUBLIQUE

Actualité

Étude > L’institut de sondage Ifop et le groupe Prévoir, spécialiste de l’assurance à la personne, ont mené conjointement une étude sur les Français et le “bien vieillir”. L’occasion de proposer un bilan sur la perception de la vieillesse en pleine réflexion sur la dépendance.

À quel âge commençons-nous à “devenir vieux” ? Les avis diffèrent en fonction de l’âge des personnes interrogées. Néanmoins, d’après les résultats du sondage rendu public le 1er mars, les Français estiment que l’âge moyen est de 69 ans. Seuls 38 % des sondés considèrent qu’il est facile de bien vieillir, et pour 70 % d’entre eux, la signification du “bien vieillir” correspond à vieillir en bonne santé. Manger sainement (58 %), avoir une vie sociale importante (48 %) et faire du sport (47 %) sont les trois principales pratiques à adopter. Néanmoins, le manque d’argent (33 %), de temps (22 %) et de volonté (16 %) peuvent constituer des freins à ces habitudes.

Prise en charge en amont

Les résultats de ce sondage ont permis au groupe Prévoir d’envisager une stratégie à suivre pour mieux venir en aide à ses assurés. « La perte d’autonomie n’est pas une fatalité, mais elle est toujours liée à la maladie, rapporte Édouard Bidou, directeur de l’innovation et du développement du groupe. Au-delà des protections financières, il faut une protection de la santé. » De fait, le spécialiste de l’assurance à la personne cherche à prévenir et gérer les risques liés au mal vieillir. « L’enjeu est de trouver en amont des protections qui vont s’intéresser à la santé et améliorer la durée de vie des gens, afin de reculer l’entrée dans la dépendance, souligne Édouard Bidou. Il faut faire en sorte d’accroître l’espérance de vie et intervenir le plus tôt possible pour protéger la personne. »

Davantage de préventif

D’après la sociologue Anne-Marie Guillemard, les résultats de cette étude montrent que les Français « aspirent à une stratégie préventive naturelle ». « Ils sont conscients qu’il faut se maintenir en bonne santé physique et mentale, mais qu’il existe des freins à suivre ces bonnes pratiques », indique-t-elle. Et d’ajouter : « Le vieil État providence individuel ne répond plus tout à fait aux attentes et aux besoins en matière de protection sociale. » Dans ce domaine, les aspirations ne seraient plus suffisantes pour répondre aux risques nouveaux car les parcours de vie ont changé, ils sont déstandardisés. La sociologue explique qu’il faut dorénavant développer une nouvelle forme d’intervention sociale davantage axée sur le préventif et non plus sur le curatif afin de maintenir les capacités des individus. « La stratégie d’investissement social doit pouvoir être plus flexible et prendre en charge les individualités », conclut-elle.