POLITIQUE DE SANTÉ
Actualité
VIEILLIR MIEUX > La 4e édition de la Journée des soignants en gériatrie au Pont du Gard fut l’occasion pour les intervenants de mettre en avant l’accompagnement et le projet personnalisé.
Ce fut l’une des bonnes nouvelles apportées par le Pr Claude Jaendel, chef de service du pôle gérontologie du CHU de Montpellier, président de la Journée. « Si beaucoup de choses se jouent au début de la vie par la génétique, l’héritage des parents et l’environnement, la qualité de l’avancée dans l’âge est favorisée par l’activité », a précisé le gériatre.
Ainsi les personnes qui prennent soin d’une personne malade ralentiraient leur vieillissement d’un an, celles qui aident la famille et les amis gagneraient deux ans, et trois ans pour celles qui suivent une formation. Alors que les personnes inactives accélèrent leur vieillissement. Voilà de quoi rassurer les soignants et inciter à la formation.
Pour le Pr Michel Vial, la qualité de vie ne peut pas être uniquement évaluée par un contrôle des états physiques, mentaux et comportementaux. « Ce n’est pas non plus situer sur des échelles de valeur un objet appelé vieillissement. » Ce consultant en ressources humaines chargé des sciences de l’éducation à l’université d’Aix-Marseille, a l’habitude de travailler avec les infirmiers. Il a tenu à distinguer la prise en charge de l’accompagnement : « Accompagner, c’est faire un pari sur les possibles de l’autre, en prenant les gens comme ils sont, sans faire de diagnostic. » Le sujet doit rester maître de son destin et responsable de ses propres buts. « Si on fixe des objectifs à l’autre, on n’est plus dans l’accompagnement, mais dans le guidage, son contraire. »
Le Pr Vial regrette que l’accompagnement soit considéré comme une faculté naturelle du soignant alors qu’il pourrait devenir une spécialisation, de préférence en sciences humaines. « Pas dans les sciences médicales qui ne comprennent rien à l’accompagnement », estime-t-il.
Comme lors des précédentes éditions, un pays francophone était invité par Sylvie Landru et Denis Bruguier, cadre de santé et directeur de l’Hôpital Local d’Uzès. Joseph Kibangula, vice-président de l’Association nationale des infirmiers de la République démocratique du Congo a présenté son quotidien. L’exercice libéral n’y existe pas et « l’hôpital reste le principal pourvoyeur d’emplois pour les infirmiers », explique-t-il. Quelques-uns se tournent vers l’épidémiologie et la santé publique dans les organismes internationaux ou les ONG, mais nombreux sont ceux qui connaissent le chômage. Une des causes est l’absence de rémunération des retraites qui empêche les plus anciens de libérer des postes pour les nouveaux promus. S’expatrier est alors une solution, parfois vers les pays francophones comme la France ou la Belgique, souvent vers les pays africains, notamment l’Afrique du Sud où exercent plus de 1 500 infirmiers congolais.
* On distingue le Congo Kinshasa (République démocratique du Congo) du Congo Brazzaville (République du Congo), pays limitrophe.