PROFESSION
Actualité
COMPÉTENCES > Lors de la convention du Centre national des professions libérales de santé (CNPS), organisée mi-mars sur le thème “Libéraux de santé, un an pour tout changer”, les praticiens ont abordé la question de la création de nouveaux métiers intermédiaires.
Co-auteur avec Laurent Hénart (député UMP de Meurthe-et-Moselle) du rapport relatif aux métiers en santé de niveau intermédiaire, Yvon Berland, président de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), a rappelé que c’est bien le problème de démographie médicale touchant les médecins libéraux qui est à l’origine de cette réflexion.
Il a souligné que, dans le cadre de l’article51 de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), les professionnels de santé peuvent proposer aux Agences régionales de santé (ARS) de nouvelles organisations avec les paramédicaux afin que ces derniers exercent des activités jusqu’alors réservées aux médecins. « Mais il faut être attentif à ce que les possibilités données par la loi HPST n’aboutissent pas à une visibilité de l’organisation de l’offre de soins de moins en moins prégnante », a indiqué Yvon Berland.
L’émergence de métiers intermédiaires entre les professions paramédicales et les médecins s’avère néanmoins nécessaire car, d’après lui, certaines missions ne peuvent être effectuées ni par les paramédicaux ni par les médecins, faute de temps. Toutefois, avant d’inscrire ces nouveaux métiers dans la loi, le président de l’ONDPS défend la nécessité de préalablement « redéfinir correctement les missions des métiers socles et les capacités des uns et des autres ».
Un point de vue partagé par Christian Jeambrun, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), qui estime indispensable que « tous les professionnels libéraux s’interrogent sur ce dont ils ont besoin pour l’amélioration de la pratique des soins ».
Le président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI), qui a annulé sa participation à la table ronde pour, dit-il, ne pas apporter de caution par sa présence, s’est toutefois prononcé sur le sujet pour L’Infirmière libérale magazine. « Tous ces nouveaux métiers participent à la même volonté qui est celle de déqualifier le décret de compétences des infirmières. » Et d’ajouter : « Dans le rapport de Laurent Hénart, nous retrouvons cette volonté de distribuer des compétences infirmières vers des nouveaux métiers sous qualifiés et moins payés. » Or, selon le président de la FNI, il n’y a pas de raison que les infirmiers libéraux entrent dans une dynamique de transfert de leur activité vers d’autres professionnels quand, par ailleurs, ils ne partagent pas de compétences avec le corps médical.
Il y a d’autres pistes que Philippe Tisserand souhaite voir se développer et notamment la mise en œuvre de toutes les compétences infirmières qui sont actuellement “sous exploitées”.