L'infirmière Libérale Magazine n° 271 du 01/06/2011

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

ÉTUDE > Regards croisés sur des prises en charge bien différentes, au cours d’une conférence organisée à l’initiative de l’ambassade de Suède en France.

« Comment la société peut-elle faire face au grand défi de la maladie d’Alzheimer ? », a lancé, en guise d’introduction, l’ambassadeur de Suède en France, Gunnar Lund. En réponse à cette question, Florence Lustman, inspectrice générale des finances chargée du pilotage interministériel du plan Alzheimer 2008-2012, a rappelé les grandes lignes de ce 3e plan quinquennal. « La recherche dans ce domaine est très dynamique grâce à la coopération internationale, a expliqué l’inspectrice générale. Elle vise à mieux connaître la maladie et trouver un traitement. » Grâce à des financements fléchés par les Agences régionales de santé (ARS), une centaine de projets de recherche sont en cours.

Développer les Maia

Ce 3e plan* s’efforce également à mettre en œuvre un parcours de prise en charge adapté pour les malades. Parmi les défis à relever : favoriser une meilleure orientation du couple malade-aidant en accentuant l’offre de répit. Aussi la France développe-t-elle les Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer (Maia), dont l’objectif est de construire un réseau de partenaires intégrés dans le domaine des soins et de l’accompagnement. « Mais les 150 Maia envisagées ne suffiront pas à couvrir l’intégralité du territoire, a soutenu Florence Lustman. Le maillage se poursuivra au-delà de 2012 pour normalement atteindre 500 Maia en 2014. »

Et en Suède ?

En Suède, « la démence touche 153 000 personnes, soit 8 % de la population de plus de 65 ans », a fait savoir Lennarth Johansson, professeur de gérontologie à la direction suédoise des affaires sociales.

Depuis une réforme de 1992, ce sont les municipalités qui ont la responsabilité de la prise en charge des personnes atteintes de démence. « Elles accordent les aides à la personne et les aides à domicile, et sont les seules responsables des soins en institutions », a-t-il indiqué. Toutefois, les pouvoirs publics ont pris des directives nationales ayant pour but d’impulser un mouvement au sein des municipalités. Elles mettent l’accent sur les facteurs de risques liés à la démence, sur la recherche et le diagnostic, les soins infirmiers et l’aide aux familles. À ce jour, « 65 000 patients sont soignés en institution et 88 000 à domicile », a rapporté Lennarth Johansson. La réforme de 1992 a eu pour conséquence une réduction du nombre de lits en gériatrie, passé « de 6 000 en 1994, à 2 000 en 2009, a-t-il souligné. La Suède est le pays européen avec le plus faible nombre de lits. Proportionnellement à la population, la France en a deux fois plus ».

* Lire notre dossier Alzheimer paru le mois dernier.