L'infirmière Libérale Magazine n° 272 du 01/07/2011

 

Éditorial

Fumer tue, rouler vite tue. Et manger cinq fruits et légumes par jour est devenu pendant quelques semaines le danger absolu. En matière d’alimentation, le risque zéro n’existe pas, l’affaire de la bactérie tueuse(1) agit comme une piqûre de rappel. Ironie du sort, ce sont les crudités habituellement tant prisées à l’approche de l’été qui ont été montrées du doigt. Difficile à croire, mais la nourriture n’a sans doute jamais été aussi surveillée qu’aujourd’hui. Les siècles précédents ont en effet été jalonnés d’intoxications alimentaires plus graves et plus fréquentes. Elle n’est pourtant pas à un paradoxe près, notre époque, qui sera aussi celle de la vache folle, du mouton tremblant, des hormones et des pesticides dans l’assiette ! Pour autant, si la contamination par la bactérie E. Coli n’en apparaît pas moins scandaleuse, le sens de la “précaution sélective” de nos dirigeants a de quoi couper l’appétit. Sans aucune preuve scientifique, les autorités allemandes ont en effet désigné comme coupables les légumes bio espagnols… Moderne, notre siècle, vraiment ? Tout cela n’aura pas empêché la Fraich’attitude(2), cette campagne placée sous le haut patronage du ministère de l’Alimentation – et donc celui de l’Agriculture, pas de la Santé… – de se tenir sur l’hexagone. Concombre, tomates et salades, nos stars de l’été ont été blanchies et, avec eux, le travail d’hommes et de femmes qui vivent de ce que donne la terre. Entretenons des liens avec ceux qui nous nourrissent et profitons des vacances pour consommer local !

(1) De son vrai nom Escherichia coli entérohémorragique (ECEH).

(2) Du 3 au 12 juin, semaine d’information organisée par Interfel, l’Interprofession des fruits et légumes frais (www.fraichattitude.com).