L'infirmière Libérale Magazine n° 272 du 01/07/2011

 

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RÔLE PIVOT > Serait-elle LA solution pour une meilleure prise en charge des patients en perte d’autonomie ? C’est l’option choisie par la FNI, en plein débat national sur la dépendance.

« Dans le secteur ambulatoire, les Idels assurent 75 % des prises en charge auprès des personnes âgées dépendantes, rapporte Philippe Tisserand, président de la FNI. Or le débat national sur la dépendance les écarte encore de la concertation. » Aussi, plutôt que d’adopter et d’investir lourdement dans un système qui ne fait que reproduire en ville le schéma de l’hôpital, le syndicaliste propose-t-il de miser sur un dispositif durable : le concept d’infirmières libérales référentes, inscrit dans le programme Santé 21 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe, élaboré en 1999.

Parallèlement à la prise en charge du patient par le médecin, l’infirmière serait chargée de la consultation du patient, de l’évaluation de la dépendance, de l’élaboration d’un plan d’aide et de soins personnalisés, de la coordination sociale et soignante et de la constitution d’un dossier unique. Philippe Tisserand défend la mise en place d’une consultation infirmière – avec création d’une lettre clé dans la NGAP – centrée sur l’évaluation et la prise en charge de la dépendance.

Une réponse à un besoin

Ce concept d’infirmière référente apporterait, d’après le syndicaliste, une réponse claire, formalisée et identifiée à un besoin en créant un interlocuteur unique en charge de ce qui est au confluent entre le médical et le médico-social. Les infirmières, au plus proches des patients, sont celles qui endosseraient le mieux ce rôle car elles connaissent leurs besoins, leur contexte familiale ou encore leur capacité à retrouver ou non une autonomie. Un rôle indispensable, d’autant plus qu’aujourd’hui « nous observons des dysfonctionnements importants dans la prise en charge des patients dépendants avec des retours à l’hôpital, le recours aux urgences, des carences dans l’éducation thérapeutique, souligne Philippe Tisserand. Cette situation provoque des pertes de chances pour le patient. » Il propose d’expérimenter ce nouveau dispositif en région, en lien avec les Agences régionales de santé (ARS).

Un point indispensable, la reconnaissance légale de ce nouveau rôle en déclarant l’infirmière référente, choisie par le patient, à l’Assurance maladie et en l’inscrivant dans la loi comme les autres professions pivots : les pharmaciens et les généralistes. Ces derniers doivent aussi reconnaître cette nouvelle fonction et accepter la notion de coordination, car les infirmières peuvent leur apporter une aide et les décharger. Concernant le financement, Philippe Tisserand, qui se dit confiant dans la mise en place de ce concept, a évoqué le recours aux ARS, aux collectivités locales ou encore au Fonds d’intervention pour la qualité et la coordination des soins (FIQCS).