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DERNIERE CHANCE > Très contestée, la présidente de l’Ordre des infirmiers a remporté sur le fil un vote de confiance.
Réuni en session extraordinaire à la demande expresse de treize conseillers nationaux, le Conseil national de l’Ordre a renouvelé, le 31 mai, sa confiance à la présidente Dominique Le Bœuf. Il s’en est fallu de peu puisque la confiance n’a été votée que par 21 voix contre 20 sur 43 élus présents. « Comme tout président, on ne peut pas plaire à tout le monde », a réagi l’intéressée, pas plus émue par la démission du bureau, quelques jours auparavant, de Myriam Petit et de Kine Veyer, respectivement secrétaire nationale et secrétaire nationale adjointe. « Cela fait trois ans qu’on travaille ensemble, on commence à se connaître, les avis sont partagés sur l’avenir de l’Ordre », a minimisé la présidente.
Pour Thierry Amouroux, l’un des élus à l’origine de ce conseil extraordinaire, si ce n’est pas un échec pour les opposants internes à la gouvernance de Mme Le Bœuf, ce vote de confiance est, du moins, « une perte de temps » qui « ne résout pas le problème de fond », car il ne sanctionne pas, même symboliquement, « la responsabilité » de cette « faute de gestion » qui consiste à « dépenser trois fois plus que l’on ne gagne ».
Autre point essentiel de l’ordre du jour de la séance : un plan de restructuration sur trois à cinq ans « portant sur les trois niveaux » territoriaux de l’Ordre dont les grands principes ont été adoptés, cette fois « à l’unanimité », selon un communiqué.
Fort de dix-sept élus nationaux, dont Mme Le Bœuf, un groupe de travail chargé de réfléchir à la réduction des coûts de fonctionnement ordinaux planchait toujours sur le détail des mesures qui seront mises au vote lors de la prochaine réunion du Conseil national, mardi 28 juin, après présentation au ministère de la Santé.
Sans surprise, la masse salariale « va être réduite, c’est sûr », a indiqué la présidente. Quant à savoir si elle le sera via des réductions de salaires, des licenciements ou une réduction du temps de travail, « tout est possible, y compris un mix de l’ensemble », estimait Thierry Amouroux, membre du groupe de travail.
Malgré « plus de neuf millions d’euros d’encours à rembourser »,Dominique Le Bœuf n’envisage pas que la banque puisse lâcher l’Ordre dans la mesure où les relations avec le gouvernement, comme avec les établissements, « se tassent ». Lancé début mai, l’appel à cotisation reçoit « une bonne réponse », assure-t-elle. « Si l’on est dans un rapport beaucoup plus partenarial avec le ministère, cela va sûrement arranger beaucoup de choses », espère Mme Le Bœuf, se félicitant de ce que les établissements exigent désormais communément de leurs recrues infirmières l’attestation d’inscription au tableau ordinal. En fait de « partenariat avec le ministère », le président du syndicat anti-Ordre Résilience constate surtout un certain « malaise » du cabinet de Xavier Bertrand sur ce dossier « en période pré-électorale ». « Nous allons durcir notre position », promet Hugues Dechilly.