L'infirmière Libérale Magazine n° 273 du 01/09/2011

 

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SOINS PALLIATIFS > L’association Respavie a présenté fin juin à Lyon son guide d’aide à l’organisation d’un retour ou d’un maintien à domicile d’un patient en situation palliative. L’objectif : limiter les réhospitalisations d’urgence avant un décès imminent.

Les patients préfèrent finir leurs jours chez eux, mais la majorité d’entre eux décèdent encore à l’hôpital. Pour réduire les allers et retours des patients en fin de vie entre l’hôpital et la maison, des professionnels de santé de la région nantaise ont conçu un guide pratique, présenté fin juin à Lyon lors du 1er congrès francophone d’accompagnement et de soins palliatifs.

Les problèmes liés au domicile

À l’origine de ce projet, Nelly Loquet, infirmière coordinatrice à Respavie, Réseau de soins palliatifs et d’accompagnement en fin de vie, basé à Saint-Herblain (44). « Les soignants hospitaliers ne se rendent pas toujours compte des problématiques pratiques que l’on peut rencontrer à domicile », remarque Nelly Loquet. Vient en plus s’ajouter la « pression pour raccourcir les durées de séjour à l’hôpital », constate le Dr Catherine Leproust, médecin coordinnateur à Respavie.

Le manque de préparation de ces retours à la maison retombe souvent sur les épaules des infirmières libérales. « Nous venons pour faire une injection et, dès l’arrivée, nous pensons : “Bon, par où commencer ?”, raconte Gisèle Dandrimont, infirmière à Sucé-sur-Erdre près de Nantes. Il n’y a pas de toilettes adaptées, pas de lit médicalisé, pas d’aide-ménagère et le patient ne mange pas… »

Mieux communiquer

Le guide – élaboré par Respavie, des infirmières libérales et un kinésithérapeute – veut d’abord inciter les professionnels à mieux communiquer. « Parfois, les médecins traitants et les infirmières ne sont même pas au courant qu’un patient est rentré chez lui », remarque Nelly Loquet. Avant tout retour, il est notamment conseillé de programmer un entretien téléphonique entre le médecin hospitalier référent et le médecin traitant qui, lui, connaît bien la situation familiale du patient. Ce guide*, consultable en ligne depuis un an environ, a aujourd’hui permis des améliorations. « Nous sommes davantage prévenus quand les gens sortent », constate Gisèle Dandrimont. Les infirmières libérales regrettent cependant le recours jugé trop systématique aux services d’Hospitalisation à domicile (HAD). « Les cadres hospitaliers ignorent ce que l’on est capable de faire, déplore encore Fabienne Desneaux, infirmière libérale à Orvault. Nous aimerions continuer à suivre les patients que nous soignons depuis des années. »

* Le guide est en ligne sur le site www.respavie.org.

Association Grinn : « Nous faire connaître et reconnaître »

Au début, en 2009, ils étaient une petite dizaine. Aujourd’hui, l’association Grinn* regroupe 35 membres. Grinn signifie Groupement en réseau des infirmiers de Nantes Nord. L’association, qui a participé activement à la réalisation du guide de Respavie (lire ci-dessus), rassemble des infirmiers libéraux jusque-là isolés. « Nous rencontrer, nous faire connaître et reconnaître, nous former pour améliorer nos pratiques… » , tels sont quelques-uns des objectifs de Grinn. L’association réalise également des commandes de matériels en commun, s’attache à trouver un remplaçant à un infirmier si besoin. « La prise en charge des patients a changé, souligne Fabienne Desneaux, trésorière de Grinn. Les soins sont plus lourds, alors il est important de pouvoir compter sur les cabinets voisins si nous ne voulons pas nous épuiser. »

* Pour plus de renseignements, contacter la vice-présidente de Grinn à l’adresse mail suivante : giseledandrimont@free.fr.