L'infirmière Libérale Magazine n° 274 du 01/10/2011

 

Cahier de formation

Savoir faire

Responsables des injections préopératoires, les Idels peuvent à cette occasion être sollicitées pour répondre aux interrogations des patientes quant à leur traitement, et à leurs inquiétudes quant aux répercussions des fibromes sur une grossesse.

Mme A. a rendez-vous pour sa première injection de Décapeptyl LP 3 mg en vue d’une myomectomie ultérieure. Elle arrive au cabinet accompagnée de son époux et vous demande si ce dernier peut assister à l’injection et “prendre une leçon”. Elle pense qu’il pourra faire l’injection, puisqu’il est diabétique et a déjà l’habitude de s’injecter de l’insuline.

Mme A. ne peut pas laisser son mari lui faire les injections. Les injections d’insuline sont réalisées en sous-cutané. Or Décapeptyl s’injecte en intra-musculaire dans le muscle fessier, et ce, en suivant rigoureusement les instructions de la notice. L’injection doit donc être pratiquée par une IDE, d’autant que, pour le bon succès de l’intervention chirurgicale, il est important de ne surtout pas perdre de produit.

MODE ET VOIE D’ADMINISTRATION

Les analogues de la Gn-RH s’administrent par voie injectable à raison d’une première injection dans les cinq premiers jours du cycle, à renouveler toutes les quatre semaines pendant trois mois au maximum.

Enantone LP 3,75 mg et Gonapeptyl peuvent être administrés en intra-musculaire (IM) ou en sous-cutané (SC), dans la peau de l’abdomen, de la fesse ou de la cuisse.

Décapeptyl LP 3 mg s’administre uniquement en IM dans le muscle fessier.

Les injections IM doivent être réalisées par une infirmière.

Si, en théorie, les injections SC sont réalisables par les patientes ou un membre de leur entourage, le mode de reconstitution, complexe, limite l’administration aux infirmières ou aux médecins. D’autre part, toute injection défectueuse conduisant à une perte de produit doit être signalée au prescripteur. Il faut changer de site d’injection à chaque administration.

PRÉSENTATIONS ET MODALITÉS DE RECONSTITUTION

Décapeptyl LP 3 mg (pamoate de triptoréline) se présente sous la forme de poudre conditionnée en flacon avec une ampoule de solvant de 2 ml. Il est à noter que la présence de bulles au-dessus du lyophilisat est un aspect normal du produit. Dans la boîte, on trouve aussi une seringue et deux aiguilles :

– une aiguille à embase rose (de 1,20 mm de diamètre) pour la reconstitution. Lors de la reconstitution, le mélange doit être agité doucement, et ce, le temps nécessaire pour obtenir une suspension homogène (sans agglomérats) et laiteuse. Le produit doit être immédiatement injecté en IM après reconstitution ;

– une aiguille à embase verte (de 0,80 mm de diamètre) destinée à l’injection dans le muscle fessier de la patiente préalablement allongée.

Enantone LP 3,75 mg (leuproréline) est conditionné sous forme d’un flacon de poudre, présenté avec une ampoule de solvant de 2 ml spécifique d’Enantone LP 3,75 mg, et qui ne doit en aucun cas être remplacé par un autre solvant. On trouve aussi dans la boîte un dispositif d’administration avec une seringue de 2,5 ml, ainsi que trois aiguilles :

– une aiguille rose (de 18 G) pour la reconstitution. La préparation doit être bien agitée. Après reconstitution, la suspension obtenue doit être injectée immédiatement en SC ou IM ;

– une aiguille bleue (de 23 G) destinée à l’injection SC ;

– une aiguille verte (de 21 G) destinée à l’injection IM.

Gonapeptyl ( acétate de triptoréline) est une poudre blanche à légèrement jaune, conditionnée sous forme d’une seringue préremplie de poudre. Dans la boîte, on trouve aussi une seringue préremplie de 1 ml de solvant aqueux et incolore, ainsi qu’un connecteur pour la reconstitution de la suspension injectable, et des aiguilles pour injection SC ou IM. S’assurer, avant utilisation, que Gonapeptyl a bien été conservé au réfigérateur entre +2 et +8 °C, par les patientes. La suspension reconstituée est une suspension à libération prolongée à 3,75 mg de triptoréline. Elle doit être homogène d’un blanc laiteux à légèrement jaune. Pendant la préparation de la suspension injectable, une mousse peut se former : il est important de dissoudre cette mousse ou de l’éliminer de la seringue avant l’injection. Après reconstitution, la suspension doit être injectée immédiatement, par voie SC ou IM profonde.

Point de vue…
Docteur Xavier Deffieux, chirurgien gynécologue, maître de conférences des universités et praticien hospitalier à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart (92), AP-HP

Attention à l’injection

« Rater l’injection n’est pas sans conséquence. Tout d’abord, il faut faire bien attention, car tous les analogues de la Gn-RH ne s’administrent pas par la même voie : en effet, si Enantone et Gonapeptyl peuvent s’injecter en IM ou en SC, en revanche, Décapeptyl ne s’administre qu’en IM. Et puis, toute injection défectueuse conduisant à une perte de produit doit impérativement être signalée au médecin, car elle peut conduire à un échec thérapeutique et amener à reporter l’intervention chirurgicale de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois ! »

Je cote à la nomenclature

Prélèvements et injections

La cotation des “Prélèvements et injections” est répertoriée dans l’article 1er des Soins de pratique courante figurant dans la Nomenclature générale des actes professionnels infirmiers (NGAP).

Injection intramusculaire : AMI 1

Injection sous-cutanée : AMI 1