L'infirmière Libérale Magazine n° 275 du 01/11/2011

 

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PATRIMOINE →Au cours de la table ronde inaugurale sur l’Histoire de la profession infirmière, une chercheuse de l’Éhess s’est distinguée en soulignant l’héritage du nursing américain.

Sa démonstration aura été particulièrement appréciée par le public du Salon infirmier ?*.

La chercheuse Nicole Fouché, chargée de recherche au Centre d’études nord-américaines de l’Éhess (École des hautes études en sciences sociales), a rappelé l’importance des trois piliers américains sur lesquels repose la profession en France. « Aux États-Unis, au XIXe siècle, un milieu avant-gardiste, composé de femmes, a milité pour faire progresser le système de santé américain afin qu’il se hisse au meilleur niveau ». Cette minorité est constituée de femmes dites White anglo-saxon protestant (WASP), représentatives de la classe supérieure américaine. Ce premier réseau de réformatrices sera relayé en France par le Dr Anna Hamilton, dont les recherches ont mis en évidence le retard de l’Hexagone dans la formation du personnel en soins infirmiers. Ce médecin va donc créer à Bordeaux une école infirmière véhiculant les idées américaines, à savoir un enseignement de qualité et une éthique du métier. « Son but est de faire de ces femmes des personnes capables de diriger et de former l’élite du nursing. »

Le deuxième circuit d’entrée du modèle américain en France est celui de la Croix-Rouge. En 1917, avec l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, la Croix-Rouge américaine intervient en France. Les infirmières américaines de l’association sont formées avant d’intégrer l’association. à leur contact, les infirmières françaises vont donc améliorer leurs compétences.

Enfin, le dernier réseau est celui de la Fondation Rockefeller qui utilise son autorité et ses fonds pour faire progresser les soins infirmiers via la création d’écoles. « La Fondation essaie de faire pression sur le gouvernement français pour qu’une législation reconnaisse officiellement les infirmières, car, jusqu’alors, il n’y avait pas d’enregistrement des diplômes. » La Fondation a également œuvré pour le financement, en France, de l’Office national d’hygiène sociale, rappelle la chercheuse. Au sein de cet organisme, elle a financé le bureau des infirmières, permettant une reconnaissance du métier et, donc, une reconnaissance sociale de la profession.

* Table ronde animée par Didier Tabuteau (cf. notre Débat pages 22-23), le mercredi 12 octobre à Paris.