Éditorial
On est en fin d’après-midi, la dernière conférence du Salon infirmier a pris fin trois quart d’heure plus tôt. « Difficile de trouver un moment dans ma journée très chargée, mais c’était important pour moi de venir », s’excuse Xavier Bertrand. Loin de lui l’idée de tenir le discours d’inauguration auquel nous avait habitués ses prédécesseurs. Non, le ministre est visiblement lancé en mode « échange informel et confidentiel ». Un remake de The Artist, film muet à l’affiche : impossible de savoir ce qu’il murmure si longtemps à l’oreille des jolies étudiantes en Ifsi qui prenaient l’air devant la porte. Dans les allées, la stratégie d’évitement des journalistes de la presse infirmière continue, le ministre préférant alpaguer les visiteuses par surprise. À un croisement, je le coince presque. J’espère la petite phrase sympa qu’il pourrait dire à l’attention de mes lectrices libérales. Alors je lui tends une perche énorme : l’accord conventionnel pourrait bien être le premier à sortir au JO, les infirmières libérales sont-elles l’exemple à suivre ? « Pourquoi me poser cette question ? » Réponse : « Parce que nous sommes au Salon infirmier, et que le dossier avance tout de même plus vite pour les infirmières que pour d’autres professions de santé… » Riposte du ministre : « Pourquoi voulez-vous que je me félicite ou que je félicite les infirmières ? Le projet d’avenant est signé, d’accord. Mais on ne peut pas pour autant parler de retard en ce qui concerne les autres professionnels. Ce n’est pas transposable […]. C’est normal qu’on n’en soit pas au même stade partout. Cela ne veut rien dire. » Que vous soyez les plus efficaces n’étonne donc plus personne ? Ne laissons pas la banalité ternir cette qualité, et applaudissons !