L'infirmière Libérale Magazine n° 275 du 01/11/2011

 

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BIOLOGIE MÉDICALE →Excédé, un collectif de biologistes en colère fait circuler une pétition sur le Web. Amorcée par la loi HPST en 2009, la réforme de la discipline peine en effet à trouver une issue, le Conseil constitutionnel ayant enterré les maigres avancées du printemps…

La réforme de la biologie médicale aura-t-elle enfin lieu ? Difficile d’y croire avec les différents rebondissements qu’elle subit depuis juillet 2009.

Retour à la case de départ de la loi Fourcade

Au cours de son parcours chaotique, nombreuses ont été en effet les propositions modifiant les textes en vigueur. Et donc l’implication des infirmières libérales, qui s’étaient retrouvées menacées d’une exclusion pure et simple de la phase pré-analytique. Mais, face à la pression des syndicats, l’éviction des infirmières n’avait pas réussi à s’imposer, et tout semblait suivre un cours favorable pour la profession. Jusqu’à ce que le Conseil constitutionnel censure cet été une série d’articles de la loi Fourcade (voir notre article dans L’ILM n° 274), repoussant la réforme de la biologie médicale à son point de départ : « Les dispositions législatives en vigueur sont celles de l’ordonnance du 13 janvier 2010 dans son état initial », annonce le ministère de la Santé. Autant dire celles qui avaient fâché les infirmiers au début de cette réforme. Et qui fait dire au Syndicat des biologistes (SDB) qu’il faut maintenant « s’en tenir aux textes votés ». « Pas question », rétorque en substance le Syndicat national des médecins biologistes, qui souhaite continuer la bataille pour éviter « la mort de la biologie dans des structures humaines ».

Les infirmiers en phase pré-analytique

Du côté des infirmiers, on attend : « Il faut évidemment s’assurer que notre présence sera assurée dans la phase pré-analytique », précise Annick Touba, présidente du Sniil, qui regrette néanmoins de devoir repartir de zéro. Une situation qui ne peut plus durer pour la coordination des biologistes en colère : « Cette réforme nous a été vendue pour améliorer la qualité des prélèvements, et c’est tout le contraire qui risque de se passer. Je suis en totale solidarité avec les infirmières pour lesquelles il sera impossible de s’accréditer selon les termes de la réforme. Pourquoi d’ailleurs a-t-on touché à des choses qui marchaient bien, alors que d’autres réformes sont bien plus indispensables ? », s’interroge le porte-parole de ce collectif, Patrick Lépreux, biologiste à Marseille.

Le 10 novembre, le biologiste remettra au ministère de la Santé une pétition* qui a déjà recueilli près de 350 000 signatures dans l’espoir d’une relecture de la réforme. Reste à voir comment le ministère accueillera cette demande à l’heure où la réforme du médicament en procédure d’urgence et l’examen du PLFSS 2012 occupent les esprits.

* Pétition en ligne sur www.touchepasamonlabo.com.