L'infirmière Libérale Magazine n° 276 du 01/12/2011

 

PROFESSION

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INNOVATION→ Infirmier libéral dans la Loire, Ludovic Chapuis souhaite développer sa propre application pour les smartphones afin de favoriser la collaboration entre Idels et médecins dans le cadre de la prise en charge des plaies et cicatrisations.

En réalisant son mémoire sur la prise en charge en médecine de ville de l’ulcère veineux, pour son diplôme universitaire (DU) plaies et cicatrisations, Ludovic Chapuis s’est interrogé sur la façon dont les infirmiers libéraux tenaient informés les médecins de l’évolution des plaies de leurs patients. « J’ai cherché à connaître, via un questionnaire, les attentes des médecins et des infirmiers », rapporte-t-il.

Mieux collaborer

Premier constat : les médecins espèrent une collaboration avec les infirmiers puisqu’ils les placent « comme référents au niveau des plaies », note Ludovic Chapuis, qui précise avoir obtenu peu de retours de la part des infirmiers libéraux. Néanmoins, il a constaté que ces derniers ne peuvent pas nécessairement répondre aux attentes des médecins, faute de moyens, de temps et de support adaptés qui empêchent toute description des plaies. Or, « pour une meilleure prise en charge du patient, l’infirmier doit rendre des comptes aux médecins », considère Ludovic Chapuis. D’autant plus que, depuis l’arrêté du 13 avril 2007, les infirmiers peuvent également prescrire des pansements (1).

En constatant le peu de collaboration entre les professionnels et en observant ses collègues, dans le cadre du DU, utiliser leur téléphone pour prendre des photos des plaies de leur patient, Ludovic Chapuis a eu l’idée de créer une application pour les smartphones, composée d’items facilitant la description des plaies et permettant la prise de photos. « L’application permettrait à l’infirmier d’envoyer la photo de la plaie et sa description au médecin, explique-t-il. Et, en cas de problème, il pourrait obtenir l’aide du praticien. » Ce dispositif n’a cependant pas pour vocation de répondre aux situations d’urgence. Il s’agit avant tout d’un travail de collaboration, de compte-rendu et de suivi afin d’aider à la prise de décision.

En recherche de financement

Pour développer son projet, Ludovic Chapuis a démarché des travailleurs freelances qui lui ont proposé la réalisation de son application pour 5 000 euros. Ne pouvant le financer seul, il a contacté des laboratoires, et Smith and Nephew(2) s’est dit intéressé par un partenariat sur le projet. Mais, pour essayer d’obtenir son financement, l’infirmier doit au préalable créer une association. « J’ai alors appelé l’Association de recherche en soins infirmiers pour travailler avec elle, mais, étant indépendante, elle refuse de recevoir des dons de l’industrie pharmaceutique », indique-t-il. Et d’ajouter : « Je dois donc créer ma propre association, mais, avant cela, je dois faire connaître mon projet pour le rendre viable, avoir davantage de poids et ainsi le faire financer. »

Ludovic Chapuis(3) cherche avant tout à aider la pratique professionnelle et en aucun cas à faire des bénéfices. L’application sera donc gratuite ou alors d’un montant peu élevé pour couvrir les frais.

(1) cf. notre Memento prescription d’octobre 2011.

(2) Smith & Nephew développe des solutions innovantes qui visent à améliorer la prise en charge des plaies pour les patients, tout en allégeant le poids des soins pour les organisations de santé.

(3) Vous pouvez lui écrire : chapuisludo@free.fr.